Pour quelles raisons au juste ?
Le Time de Londres, a rapporté que le but de cette visite était pour l'Iran d'aider son allié égyptien à mettre en place une structure nouvelle pour les services secrets du Président Morsi. (Gihaz al-Mukhabarat al-Amma).
Cela deviendra un sorte de contre-pouvoir à l'armée égyptienne qui risque à tout moment de lâcher Morsi devant le désastre post-révolutionnaire.
Morsi a évoqué ses frustrations vis à vis des Services secrets égyptiens dont les membres sont les mêmes que ceux déjà en place sous l'ère Moubarak.
Du reste, ces agents ont refusé de donner des renseignements aux frères musulmans qui aimeraient bien entendu connaître tous les petits et grands secrets d'Egyptiens qui comptent. Une façon de faire une petite épuration nécessaire...
Qassem Suleimani qui est dans l'organigramme iranien juste en dessous du guide suprême Khamenei, était très heureux de pouvoir partager son savoir-faire avec ses frères musulmans égyptiens.
D'autant plus heureux que les différentes tentatives d'exporter la révolution islamique iranienne avaient échoué. Former des services secrets ressemblant même de loin au très performant service iranien, le VEVAK (qui a remplacé la SAVAK), est déjà une grande victoire.
Pour le moment, tout est encore emballé dans les cartons mais on en discute bel et bien entre islamistes iraniens et égyptiens.
Cette visite est à prendre très au sérieux car Suleimani n'est pas n'importe qui. Il dirige toutes les milices terroristes chiites dont le HEZBOLLAH. Il est donc en charges de toutes les opérations terroristes comme celle ayant eu lieu en Bulgarie l'été dernier contre des touristes israéliens.
D'un côté le Président Morsi veut un contre-pouvoir à l'armée et dans le même temps afficher plus indépendance vis à vis des Etats Unis en lançant un message aussi fort que « Nous nous lions avec qui nous plait ».
Pas tant que ça et heureusement. La machine à déverser les centaines de millions de dollars américains risque bien de s'enrayer si le président islamiste d'Egypte, ouvre un peu trop sa porte aux Iraniens.
Quant à l'Iran, en se montrant attentionné et gentil vis à vis de Morsi, elle compte bien obtenir de petites concessions sur la guerre en Syrie. Le moindre geste du pharaon mahométan sera grandement apprécié par le Guide Suprême qui risque en perdant Assad, de perdre ni plus ni moins que son poste avancé sur Israel.