DOUCEURS MAROCAINES

[Désiré]

C'est plutôt vous , Marock , qui auriez dû lire le message ironique de Christiane au second degré !

[Marock]

Tiens, un petit voyage dans le Nord ?

Premiére partie.


Mi août comme me le me souvient mon félin domestique.
Le 14, fête marocaine, Oued Dahab, récupération de la partie du Sahara ex espagnol partagée avec la Mauritanie, vers 1974, suite à la marche verte
L’armée mauritanienne a jamais su contrôler, trop occupée à faire des coups d’état.
Le 15 est la fête de la Maman de celui qui me guide dans la vie.
On a un pacte : Je l’ennuie pas de prières innombrables, je respecte ses préceptes, je fais de mal à personne. Et il me protége.

Quatre jours libres.
J’irais bien faire un tour dans le Nord, le Rif.
Longtemps que j’ai pas vu ces plongées boisées dans notre Méditerranée.

Jebbah, un bled que j’ai jamais vu.
Normal, au bout d’une route, un cul de sac.
Après, c’est plus rien, même pas une piste.
Le Rif qui s’enfonce dans la mer.

En route.
Août, c’est assez torride, ici.
Le thermomètre est monté tellement haut qu’il faudrait une échelle pour aller voir combien il fait.
Ma bagnole surchauffe à l’attaque des montagnes.
Obligé de mettre le chauffage, refroidir le moteur, pas le choix.
Ça commence à fournaiser, dans la tire.

Idée. Music. Chris Rea, assez rafraîchissant habituellement.
Il commence bien : « Looking for the Summer »
Alors là, viens ici je me dis, cherche pas plus loin, tu seras pas déçu.
Et qu’il insiste, il a trouvé : « Sweet, summer day. »
Faut vraiment être british pour chanter de telles turpitudes.
Pour moi, c’est plutôt « The road to hell »

Altitude, Chaouen.
Une des plus belles villes du Maroc.
Seule la place centrale présente un semblant d’horizontalité.
S’en enfilent des dédales de ruelles serpentant à leur gré, droite, gauche, montent et soudain décident d’incliner. Vers le bas, bien sur. Ou le haut, elles savent pas décider.
Des petites fontaines zéligées.
Une roue à aube, comme chez moi.
Qui transmet sa rotation verticale à une meule horizontale
Les murs sont teintés de bleu, en bas, de blanc au dessus.
Ensuite, plus rien, mélange brut de pierres et terre apparentes.
Logique. A hauteur d’homme, mélange de chaux et indigo. Pas dur à peindre.
Plus haut, problème. Le mec qui manie le pinceau, il a pas envie de se retrouver tout bleu en cas de défaillance du partenaire qui le soutient sur ses épaules.
Ensuite, pas la peine d’insister, trop élevé. Pas d’échelle possible sur un support incliné.

Tagine de poisson, bien sur, inévitable.
Entre deux arrêtes je suis informé qu’il existe une route récemment créée entre Chaouen et Oued Lahou.
Plus la peine de remonter jusque Tetouan, passer par Martil.
150 bornes économisées.

Dodo, je connaîs. Le parador de Chaouen, vraiment une merveille.
A flanc de montagne, et pas cher du tout.
Toujours ce problème, remplir les fiches, produire ses fafs.
Ma carte de séjour, trois ans qu’elle est périmée. Pas eu le temps de la refaire.
Discret, je cache la date avec mon pouce.

Ma Nana, elle a pas de papiers, mais elle a son truc.
« Téléphonez à ce numéro, ensuite veuillez informer Monsieur l’Ambassadeur que la nièce du président aimerait lui parler personnellement. »
Le loufiat, une crise diplomatique entre le Maroc et un autre pays , il veut pas être responsable.
« Acte de mariage voulez vous ? » , je rigole.
Ça le concerne pas, on est étranger, pas musulman. On fait ce qu’on veut.
Cette liberté au Maroc quand on est pas marocain !

Ces délirances administratives étant réglées, accompagnées bien sur d’un petit bifton amortissant, plongée rafraîchissante dans la piscine qui surplombe trois vallées.
Verdoyantes en cette saison.
Etonnant ?
Non, culture locale, ces plantes à sept feuilles, à résine enivrante.



Départ matinal direction Jebah.
Sur qu’il y a une route. Il y avait, je préciserais.
Le long d’un oued, entre deux montagnes.
Pas bien large.
Plus beaucoup de goudron, l’oued s’en est crue à pleine joie.
Déconseillé de croiser un camion.

Mais le paysage est magnifique.
Descentes vertiginantes de verdure, des points blancs tout là haut. Des douars.
Et le petit vieux qui s’obstine à labourer son lopin, un dromadaire et un âne attelés à la charrue, histoire d’assurer une horizontalité précaire à travailler ses sillons.
Demi tour, sillonner plus bas, une ravine , alterner l’attelage.
Et il repart, vaillant, le Chibani.
Planter ses petites semences ?
Si il pleut pas, elles vont sécher sur place.
Si il pleut, elles seront emportées dans l’oued.
Au moins, il est pas resté les bras croisés en attendant l’aide de Allah.

Eviter les ornières n’incite pas à une vitesse excessive. Provoque même une certaine réflexion.
Le dernier réferendum.
Hassan II aimait bien, ça faisait démocratie.
Il invoquait la fibre patriotique.
Deux sujets :
« Acceptez vous l’introduction de pois chiches dans notre couscous national ? »
« Acceptez vous l’interdiction d’harira dans ce même couscous ? »
Sous entendu : Comme les autres frères par delà la frontière qui nous troublent avec notre Sahara Marocain.
La fibre patriotique, les marocains sont très nationalistes.
« En arriver à faire notre couscous sans potiron, sans choux, on perd notre culture ! Non aux pois chiches. »
« Harissa dans notre couscous ? Pourquoi pas du ketchup ? Oui à l’interdiction ! »

Comme il y a majorité d’analphabétes, les bulletins sont en couleur, pour aider à la compréhension.

Le moqadem explique au chibani.
« C’est comme un feu rouge, le vert, c’est oui, le rouge, c’est non. »
« Comment ça, un feu, c’est toujours rouge. Sur qu’avant, tout est vert, après, c’est tout noir. »
« Laisse tomber, pépére, tu mets tout ça dans l’enveloppe et tu vas introduire dans la boîte là bas. »
L’enveloppe est transparente, ça évite les confusions et facilite le dépouillement.

Ce qui bien sur donne ces résultats attendus : 99 % d’approbation.

Ce qui m’interloque, devant ce paysage, c’est le taux de participation, dans la même fourchette.
Ces mecs qui crêchent là haut, à 1500 m plus prés du ciel, pas une route, des sentiers connus d’eux seuls, ils vont tous se précipiter en foule à la conquête des urnes ?

C’est pas mon problème.

Oued Lahou, je vais aller voir un vieux copain, le chef du cercle.

« Salut, mon capitaine. »
« Tu as pas remarqué, mon galon de plus, je suis commandant maintenant. »
Ce que je remarque surtout, c’est son teint verdâtre, ses yeux jaunes avec des stries rouges.
Pas la peine d’être un disciple d’Ambroise Paré pour diagnostiquer un abus d’alcool frelaté espagnol de contrebande.
Avec son uniforme kaki, ça lui confère une touche papagaïesque.
« Tiens, je t’ai amené ça, de la capitale, ça te fera du bien. »
« Jack Daniel’s, c’est encore un américain juif, celui ci. »
« Laisse tomber ton racisme primaire, et bois, ceci est mon don. »

On cause.
« Tu pieutes ici ? »
« Non, je vais profiter du jour restant pour aller à Jebbah. »
« Jebbah, c’est vraiment pas une bonne idée, surtout aujourd’hui. »
Aujourd’hui ou demain, c’est pareil, la route doit être complétement défoncée, les radiers emportés, plusieurs mois pour colmater tout ça.

On verra demain, ou au prochain épisode..

[Désiré]

Le Figaro - Flash Actu : Insultes à Mohammed VI: 3 ans de prison

Il frappe fort le "doux" roitelet du Maroc !

[Désiré]

[Marock]

Bon, ça va, devant une telle finesse dans vos réponses, je laisse tomber.
Rejoignez donc votre bivouac haineux, aux intervenants du niveau d' école élémentaire.

[Désiré]

L'impertinence n'est pas de mise au Marockistan .

[Christiane]

Marock : grave erreur de laisser la place aux haineux.

Désiré : votre but ? emmerder Marock ? que c'est petit et mesquin.

[Marock]

L'impertinence n'est pas de mise au Marockistan .

Impertinence ?
Quelle impertinence ?
Celle de publier un vague dessin avec ses gros sabots ? Facile.
Ou celle de l exprimer en subtilités qui semblent hors de votre portée ?

Triste sire.

[Marock]

Marock : grave erreur de laisser la place aux haineux.

Désiré : votre but ? emmerder Marock ? que c'est petit et mesquin.

L' haineux, je le laisse à sa pilosité naissante et boutonneuse d' adolescent attardé.
Le genre de fouteur de merde que l' on rencontre assez souvent sur internet.
Je ne saurais vous choquer en évoquant cette maxime de nos époques étudiantes :
A poil laineux, qui s' orthographie aussi différement.

[Marock]

Devoir de citoyen today, élections.
N’ écoutant que ma fibre patriotique et entonnant mon chant du départ, me voici donc parti électionner.
Circulation fluide ce dimanche, parkingage aisé, que du bonheur.
En plus, une file d’ attente réduite, je me pointe à la première d’ accès, présente mes fafs.
« Désolée, c’ est l’ autre guichet, le n° 3. »
J’ aurais du attentionner, les guichets fonctionnent par blaze, je suis entre Guennouni et Marzatambouti.
Pareil encore, je ressors, passeport, carte d’ identité, carte de séjour, histoire de bien assurer.
La préposée, toute laborieuse, s’ évertue à trouver mon patronyme dans un recueil bien fourni.
Ça dure, la queue s’ allonge derrière moi, ça grogne, ça s ‘ impatience.
« Z’ êtes sur d’ être inscrit au consulat ? »
« Je pense, depuis le temps. »
Elle farfouille encore plus dans son registre, trouve pas.
« Désolée, vous pouvez pas voter, pas inscrit officiel ! »
Elle veut me peiner, me ridiculiser ? Ou les deux ? Serais je indésirable ?
Entre temps, j’ avais remarqué, elle cherchait dans les « H »
J’ attends que ça gronde, les suivants, à la limite, que ça les insupporte au plus haut point, c’ est bientôt l’ heure de bouffer.
J’ estoque, gentil :
« Madame, si vous saviez lire, vous auriez cherché dans la page des « L »

« Effectivement, veuillez me scuser, c’ est le bureau n°3. Vous suivez la dame avec la poussette pour jumeaux là bas, oui, celle qu’ elle est entièrement voilée de noir. Elle vote au même bureau que vous.»
J’ ignorais que les sacs poubelle avaient le droit de vote. J’ en viens à douter du progrès annoncé par le suffrage universel.
J’ ai pas envie de me retrouver en même temps en espace clos avec cette incongruité qui va se pointer avec ses deux chiares et certainement les inviter à la grande participation citoyenne.
Pour préciser, la poussette est biplace, ça gémellise à l’ intérieur.
Enfin, la République, on va pas la refaire. Liberté, Egalité.
Pour la Fraternité, il faudra repasser.


Je traîne, rencontre une bonne amie, socialo acharnée. On cause, de tout, de rien, mais surtout pas de politique. On a pas envie de mauvaiser nos termes.
Elle veut m’ aider comment on fait.
« Merci, tu m’ as indiqué, il y a cinq ans, j’ ai compris maintenant. »


Le bureau n° 3, du rapide.
« Veuillez prendre vos bulletins et vous rendre dans l’ isoloir, et ensuite dans l’ urne. »
Moi, je prends un papelard, celui qui m’ intéresse.
« Ça marche pas comme ça, il faut au moins prendre deux bulletins. » qu’ il proteste, l’ ascenseur.
« Et la liberté d’ opinion, on peut pas l’ exprimer ? »
Non, dura lex, sed lex. (Je traduis bien sur ce qu’il ma répondu ce qu’ il m‘ a répondu en vox populi. )

Ok, on va pas se fâcher, en faire tout un tajine, je vais concilier.
Je retourne, reprends le même, comme ça je pourrai pas me tromper.
Il est tout content d’ avoir exercé son autorité temporaire, le préposé aux lois républicaines.
Je regrette d’ avoir loupé sa réaction face à celle qui portait son isoloir ambulant.

Isoloirisons, urnons citoyens.

L’ urne, c’ est pareil, mon nom évoqué, ça dit rien au préposé à la paraphe.
Il scrute, s’ entête ( il est complétement chauve) , souris enfin à la découverte de mon blaze. « Vous pouvez introduire votre bulletin. »
J’ ai plus rien envie d’ introduire du tout.
Surtout à la vue des deux préposées à l’ office de l’ ouverture du clapet.
Je savais pas que Parkinson était candidat.

« Il faut closer l’ enveloppe » elle me sort, la moins gâteuse.
« Mais votre boîte, elle est transparente ! »
Moi qui pensais par cet acte logique faciliter l’ épouillage vespéral…
« Ignorez vous les lois républicaines, monsieur ? »
J’ ignore rien, peut être je les connais mal, surtout les nouvelles.
Je vais pas faire un foin inutile à la questionner, comment elle a autorisé l’ emburkanée à enurner.

Un petit bar sympa était pas loin, pour ainsi dire il me tendait ses bières.
Retrouvé quelques potes, musulmans, de véritables ceux ci, amateurs de houblon et de vie simple et joyeuse.
Mais qui ont pas loupé l’ occase de se payer ma tronche :
« Le frankaoui, qui vient de voter Marine ! »
Quels cons.