Le long travail de sape qui a atteint le cœur de l’Amérique en commençant par les médias puis les Universités pour enfin atteindre les Évangélistes a porter ses fruits.
En y ajoutant les juifs de gauche et leurs ONG proches du Parti Démocrates et à cours d’idéaux politiques à défendre sinon celui des Palestiniens, cela commence vraiment à faire du monde.
Contre toute attente à atteindre les 18-30 ans évangélistes, ceux qui tiendront demain les rennes de toutes les Eglises du pays, ont glissé vers l'antisionisme parfois radical.
Politiquement, ces jeunes se situent plus à gauche que leurs aînés. Ils ne se sentent pas d’emblée portés vers le parti républicain mais une sorte de centre-droit qui pourrait les conduire à voter pour un député ou sénateur démocrate pour peu que ces derniers portent un message légèrement christique durant leurs campagnes.
Si des universitaires arabes ont pénétré depuis plus d’une quarantaine d’années les universités américaines et commencé un long travail de réinterprétation du conflit israélo-arabe, ce ne fut qu’un début.
Il fallait, outre les médias qui comptent, faire plus d’avancées au sein même d’un bastion réputé imprenable, celui des Églises protestantes et plus particulièrement évangélistes.
Or, qui pouvait le faire mieux que des arabes chrétiens ?
Ainsi, tout au long des années, des agents dépêchés par le FPLP et différentes églises situées dans les territoires, catholiques, syriennes, etc…furent envoyés auprès des jeunes évangélistes pour prêcher la cause palestinienne.
Sésame absolu pour ces arabes chrétiens !
Les groupes changent. Les jeunes évangélistes, ancrés aussi dans une réalité politique propre veulent aussi faire bouger les frontières idéologiques.
On a vu débarquer des chrétiens palestiniens anti-israéliens tels que Sami Awad et Naim Ateek. Ils ont parcouru le pays, disant aux chrétiens américains combien leurs «frères et sœurs dans le Christ " sont opprimés par les Juifs d'Israël . Des évangéliques de gauche tels que Jim Wallis , Tony Campolo , et Serge Duss ont fait écho de ce récit dans leurs paroisses . Les fils de Duss , Brian et Matt , ont travaillé avec diligence pour changer le point de vue traditionnel de leurs pères.
Un sursaut eut lieu certes. Les Évangélistes, majoritairement n’entendaient pas ce nouveau discours anti-israélien.
Or, les choses sont en train de changer.
Tous les mois on compte de plus en plus d’opposants au soutien à Israël par les évangélistes.
Cette pénétration a pu se faire par le ventre mou de l’Eglise : ses jeunes que l’on appelle la génération du millénaire. Ces jeunes qui se rebellent contre la lecture excessive et trop littérale de la bible par leurs aînés. Cela se traduit grâce aux arabes chrétiens par une volonté de choisir lequel dans le conflit israélo-arabe est le véritable opprimé.
En Octobre 2010, le Pew Forum on Religion and Public Life a mené une grande enquête auprès des leaders évangéliques participant au troisième Congrès de Lausanne sur l'évangélisation du monde au Cap, en Afrique du Sud. Lorsqu'on lui a demandé de quel côté du conflit israélo-palestinien, ils ont sympathisé, ces dirigeants ont répondu comme suit:
Tous les évangéliques (Global)
Sympathiser avec Israël 34%
Sympathiser avec les Palestiniens-11%
Sympathiser avec deux parts égales de 39%
Les évangéliques américains
Sympathiser avec Israël 30%
Sympathiser avec les Palestiniens-13%
Sympathiser avec les deux parties à parts égales 49%
Ce sondage datant déjà de 4 années est très révélateur du succès des arabes. Ce long travail de sape qui a nécessité des moyens financiers que seuls pouvaient offrir les pays du Golfe porte véritablement ses fruits.
Musulmans ou chrétiens, tous, ont été mis à contribution.
Même si durant toutes ces années le monde chrétien fut une cible des musulmans et que cela perdure aujourd’hui, on ne peut que constater les dégâts.
L’année 2010 fut particulièrement désastreuse. Des films et documentaires ont été produits à l’intention des chrétiens américains et qui se sont avérés être de parfaits outils de propagande anti-israéliens : « En attendant l’Armaggedon », « Avec D.ieu à nos côtés », « La petite ville de Bethléem ».
Ces films ont été parsemés de clichés rencontrés d'ordinaire dans les documentaires pro-palestiniens.
Plus récemment encore, en Novembre 2013, un autre documentaire « Les pierres crient » fut proposé au public chrétien dans la même optique, délégitimer Israel et faire apparaître les arabes comme des figures du Christ malmenées par les juifs.
Le but ultime du film était d’utiliser ce conflit pour démontrer qu’il s’agit surtout d’une guerre entre juifs et chrétiens.
Il commence avec l'histoire de Kfar Biram , un village arabe chrétien sur la frontière d'Israël avec le Liban .
Israël a expulsé les habitants du village en 1948 pour, selon les termes du site web du film , " faire de la place pour les colons dans l'état nouvellement créé d'Israël . " Le film passe ensuite à " l'expropriation de la Cisjordanie en 1967 " et le sort de Bethléem moderne, « cernée par le mur. ».
Le vocabulaire utilisé à plusieurs reprises montre clairement une volonté des cinéastes de critiquer l’engagement des chrétiens au côté d’Israel. Mieux encore, ils revisitent «la passion du Christ » de façon moderne.
Dans le film en question, l’interview du Paster arabe chrétien Mitri Raheb résume les changements qui s'opèrent dans le monde évangélique américain :
« Ce n'est pas un cas désespéré. La première fois que je suis allé aux États en 1991 , la plupart des gens que j'ai rencontrés ne savait rien à propos de la Palestine . Cela a beaucoup changé. Je vois parmi la communauté chrétienne évangélique plus d'ouverture envers les Palestiniens. »
Raheb a raison. Cette ouverture qui s’apparente plus à un examen de l’histoire faussée risque de semer des graines de haine dans le monde chrétien, évangéliste ou pas.
Peu à peu, des pans entiers de soutien à Israel sont tombés.
Si on distinguait avant les campus universitaires laïcs qui s’engouffraient dans l’idéologie anti-israélienne, il en va de même désormais dans les campus universitaires chrétiens.
Des poèmes dédiés aux palestiniens tels que « Christ au check-point » font un tabac dans les universités et au-delà. Le mur, symbole de la persécution des arabes devient une sorte de croix géante sur laquelle sont crucifiés des frères chrétiens. Une nouvelle croisade est née au sein même d’un cercle que nous avions cru ami.
Faut-il voir dans ce changement quelque chose que nous avions cru passé de mode ? Un antijudaïsme profond qui refait surface malgré un bon demi-siècle d’apaisement ?
Nous entrons donc dans une ère vraiment nouvelle dans laquelle les juifs se retrouvent vraiment seuls.
J’admets que ce n’est pas vraiment pour me déplaire. Non que je sois attachée à cette solitude mais disons que quelque part, je retrouve mes marques.
L’atavisme anti-juif lorsqu’il est clairement exprimé est disons une sorte de ligne de front qui ne supporte pas l’hypocrisie.
Se réveiller soudainement pour se rappeler que des arabes sont chrétiens au moyen-orient est amusant. La cécité des chrétiens ne cesse de m’étonner. Seuls les arabes chrétiens sont dignes d’intérêt alors que leurs bourreaux sont musulmans.
Si cela plait désormais à nos ex-alliés-amis de se ranger du côté de l’islam, grand bien leur fasse. Je saurais quant à moi, doser ma compassion lorsque, jour après jour, les nouvelles m’apprendront combien de ces pauvres chrétiens se feront mettre à mort par les fidèles d’Allah.
Je songe pourtant péniblement à cette pauvre chrétienne pakistanaise ASIA BIBI qui pourrit en prison pour avoir bu de l’eau dans le verre de ses collègues musulmanes. Elle va être pendue bientôt.
