POUR RÉPONDRE A CHRISTIANE

POUR RÉPONDRE A CHRISTIANE

Messagepar Nina » Avril 27th, 2014, 9:50 am

Chère amie, tu as évoqué ces "journalistes" qui reviennent de captivité de pays arabes et leur attitude gentillette à l'égard de leurs géôliers et à leur sympathie pour l'islam.

Personnellement, j'ai toujours senti derrière de tels propos ineptes et pourtant si répandus dans la presse française, une forme de néo-colonialisme qui prend appui sur une infantilisation des peuples arabo-musulmans. Style "les pauvres enfants...ils sont opprimés...ils ne savent pas ce qu'ils font...personne ne les comprend...etc...etc..."

Or, voici un petit bijou datant d'une dizaine d'années, paru sur Metula News Agency devenu menapress.org

Jérôme Coursade, l'auteur de cet article d'anthologie s'exprime au sujet de nos bras cassés Chesnot et Malbrunot qui furent otages en Irak et libérés contre un paquet de billets bien repassés par le Quai d'Orsay.

A la tienne Christiane...Fais toi plaisir :

Bien entendu, j’ai longtemps hésité avant de livrer les anecdotes significatives de mes expériences partagées avec Malbrunot. Mais Georges n’est pas en cause, il n’est pas, pour qui sait lire, et en dépit du titre de mon papier, le sujet principal de mon premier article, même si je comprends que des journalistes médiocres essayent à tout prix de détourner, ou plutôt d’escamoter le fond du débat, derrière de faux problèmes de personnes et des pseudo problèmes d’éthique du niveau des reality shows.

La vraie question, celle qui sans aucun doute mobilise les journalistes résistants, c’est : Comment peut-on accepter que des médias majeurs, comme Europe 1, le Point, le Figaro, RTL, Ouest France et bien d’autres encore, confient la description des conflits proche orientaux à des activistes de la cause arabe, dans son expression la plus extrémiste. Je parle, bien évidemment, de correspondants, comme Malbrunot, qui exprimait publiquement et de manière explicite – et cela, on a pu le voir que dans mon article ! - la nécessité de soutenir le terrorisme palestinien et de fustiger systématiquement tout ce qui émanait de l’Etat d’Israël.

C’est exactement comme si on chargeait un supporter convaincu des idées de transfert d’un leader israélien d’extrême droite, tel Effi Eitam, par exemple, de narrer au public français les péripéties quotidiennes de la guerre que se livrent les Israéliens et les Arabes. Encore faut-il, pour respecter la réalité des faits, observer qu’Eytam n’a jamais envoyé de femmes terroristes se faire sauter dans un bus ou dans un restaurant palestinien. Reste, qu’au regard de la sensibilité qui entoure ce conflit, de son influence violente sur la coexistence fragile entre les composants de société française, un tel choix serait inimaginable en termes d’information, mais bien plus encore, il serait irresponsable, carrément dément !

Avant de me décider à écrire Mon camarade Malbrunot, l’ami des Arabes, je me suis posé les deux questions qui ont sans cesse guidé ma démarche de journaliste professionnel : Les faits que je décris sont-ils authentiques au-delà de tout doute sensé et est-il opportun, j’entends par là "absolument et urgemment nécessaire à la compréhension du public", que je décrive ces faits ? Ayant répondu à ces deux interrogations par la positive, et considérant que mon intervention ne serait certainement pas de nature à mettre en plus grand danger mon camarade dans sa situation de prisonnier, j’ai jugé et je persiste à penser que, dans ce cas spécifique, l’urgence de l’information l’emporte sur la nécessité de garder secrètes les convictions motrices de Malbrunot, nonobstant sa situation d’otage.

Que l’on m’entende bien, une fois encore : Je ne mets pas en question le droit absolu de Malbrunot ou de qui que ce soit d’autre, d’ailleurs, d’épouser la cause arabe. Certes, au plan personnel mais qui n’a strictement rien à voir dans l’équation générale que je pose, je considère que les mouvements éradicationnistes musulmans, qui prescrivent dans leurs statuts l’anéantissement physique d’Israël puis l’asservissement de toutes les croyances et de tous les peuples à la doctrine mahométane, représentent l’antithèse de toutes les valeurs humanistes qui m’animent. Je m’oppose à toute identification avec ces courants et, assurément, à toute esquisse de justification des assassinats collectifs de civils, qui sont le modus operandi actuel de leurs ambitions.

La vraie interrogation se posa pour moi lorsque se mit à couler le flot de la mythification du travail de journaliste de mon camarade dans l’ensemble de la presse tricolore. Me taire devant l’apologie faite à son "indépendance d’esprit", à son "professionnalisme exemplaire" et à sa "passion pour
(tout ?) le Moyen Orient" correspondait, non seulement à laisser écrire n’importe quoi, ce qui ne réclamait de ma part aucune intervention en urgence, question d’habitude, mais également à permettre à un système intolérable de s’institutionnaliser définitivement, et cela, il n’est pas question de l’accepter sans réagir. Un Malbrunot mythique, sans rapport avec le collègue que j’avais côtoyé, sans rapport avec Georges Malbrunot, était en voie d’être instrumenté par un système médiatique malade afin de normaliser des pratiques journalistiques inacceptables et socialement dangereuses, irresponsables et démentes. Mon intervention devenait alors nécessaire et pressante. Il s’agissait de faire savoir que Georges n’était en aucun cas le champion du journalisme objectif et désintéressé qu’ils dépeignent. S’il est le champion d’une cause, c’est celui de la cause arabe, pas du journalisme, comme faussement claironné par une profession largement dépravée. Et s’il est champion d’un genre de journalisme, c’est celui du journalisme activiste, qui asservit la description d’une réalité aux besoins d’une cause.

Avant qu’ils ne poursuivent ma lapidation, pour cette affirmation qui peut, je le conçois, sembler incroyable, j’aimerais faire entendre mon meilleur témoin face aux arguments des "justiciers" de la qualité des Birenbaum, Macina et de Gilles Munier [2].

Faites entrer, je vous prie, le dénommé Mohammed Yasser Abdul-Ra'ouf Qudwa Al-Husseini, dit Yasser Arafat. C’est peut-être le seul témoin que même les militants et les malhonnêtes ne soupçonneront pas de servir la propagande sioniste. Voici ce que le raïs déclarait, en date du 31 août, à propos de l’engagement militant de Georges Malbrunot (et Christian Chesnot, que je ne connais pas) : "Ces journalistes aident la cause irakienne et la cause palestinienne" et "Nous voulons des garanties pour nos amis qui soutiennent notre combat".

Des journalistes qui "aident des causes" et qui "soutiennent des combats" ? Comment dois-je le décliner avec les critères d’homogénéité – l’obligation fondamentale faite au journaliste de présenter les manifestations d’opinions et les avis divergents de manière équilibrée - et d’indépendance – notre engagement déontologique, tout aussi essentiel, à maintenir notre indépendance par rapport à nos sources – Messieurs les étranges représentants de la morale publique ?

Fallait-il, après une telle démonstration, encore établir que les sympathies de mon camarade ne se cantonnaient pas dans un registre de penchants naturels et acceptables – les journalistes ne sont pas des Bayard, ils sont des êtres humains sensibles et c’est beaucoup mieux ainsi ! – ne prenant pas le pas sur son travail de reporter ? C’est en tout cas dans ce but que j’ai décidé de décrire des situations significatives, qui démontrent que l’engagement militant de Malbrunot l’emportait sur les impératifs imprescriptibles de notre profession. Il n’y avait, bien évidemment, que par ces témoignages vécus, notamment l’épisode du Consulat de France à Jérusalem, qu’il était possible d’effectuer cette démonstration.

Autre nécessité journalistique absolue, celle de montrer, en temps réel, que les organisations terroristes du courant salafiste n’hésitent pas à séquestrer les amis dhimis de leur propre cause. Que leur haine de l’Occident est d’inspiration raciste – qu’elle est dirigée en fonction de l’origine des hommes et de leurs cultures - et non basée sur les convictions idéologiques des individus, ni sur l’orientation de leurs témoignages, ni encore, sur le rôle de leurs pays dans le conflit iraquien. Pour faire cette démonstration, qui m’apparaît d’un intérêt informationnel indiscutable, encore fallait-il briser la barrière de mensonges idolâtres des médias français et révéler, impérativement, la sympathie militante de Georges Malbrunot pour la cause arabe.

Depuis la publication de mon premier article, les témoignages de collègues pleuvent d’ailleurs sur notre rédaction. Tous abondent dans le même sens : Malbrunot n’est pas que pro Arabes, il serait également foncièrement anti-israélien voire antijuif. Et cela n’a, bien entendu, rien à voir avec sa détestable situation d’otage en Irak. Ainsi, notre rédaction a-t-elle recueilli un témoignage supplémentaire, aussi troublant que facilement vérifiable, vu le nombre élevé de participants qui assistèrent à l’épisode que je me propose de vous conter.

La scène se passe dans le luxueux restaurant Mishkanot Shaananim, faisant face à la vielle ville de Jérusalem, dans un panorama d’une beauté à vous couper le souffle. Nous sommes à la fin de l’année 1995, le nouvel ambassadeur de France, l’unanimement estimé Jean-Noël de Bouillane de la Coste a pris ses fonctions en novembre. Il a invité les correspondants des médias français en poste en Israël à ce dîner. Bouillane de la Coste veut prendre la température des lieux et faire la connaissance des journalistes.
Selon les témoignages spontanés que nous avons recueillis, outre l’ambassadeur et un attaché d’ambassade, on retrouve une dizaine de personnes autour de la table, dont Malbrunot, qui travaille pour Europe, Pierre Weil, de Radio France, Danièle Kriegel, l’épouse de Charles Enderlin, qui est alors journaliste au service francophone de la radio d’Etat israélienne, Christophe Boltanski, Libé, Patrice Claude pour le Monde, Laurent Hauben, l’envoyé spécial de Tf1 etc.


La discussion est animée et agréable, jusqu’au moment où Georges Malbrunot s’insurge, à haute voix, de ce que les médias importants de France envoient systématiquement en Israël des correspondants juifs ou d’origine juive. La remarque à connotation antisémite évidente de Malbrunot – elle consiste à affirmer que les journalistes d’origine israélite ne peuvent pas relater, à cause de leur origine justement, objectivement les avatars du conflit proche oriental - jette un froid terrible parmi l’assistance. Selon les témoignages qui nous sont parvenus, Pierre Weil, dégoûté, quitte le restaurant précipitamment. La plupart des autres convives, et tous ne sont pas juifs, se retrouvent dans les bureaux de France 2, après le repas, afin de commenter l’incident qu’ils jugent inacceptable et d’envisager des mesures contre leur confrère raciste.

D’autres grands reporters qui ont côtoyé Malbrunot sur les champs de batailles du Moyen Orient, excédés par les portraits idéalistes ou tronqués qu’en font les médias français, nous appellent pour nous dire qu’ils ont eux-mêmes constaté les orientations extrémistes de notre camarade, qu’ils le reconnaissent effectivement dans Mon camarade Malbrunot, l’ami des Arabes, qu’ils jugent également incompatible son activisme avec la déontologie de notre profession et qu’il était urgent et nécessaire de briser les dangereux tabous colportés par la pensée unique. Ils s’exprimeront, s’ils le souhaitent, autrement que ceux qui photocopient mes articles, sur les pages de la Ména, pour peu qu’ils en manifestent le désir.

Quant à moi, je reste à interpeller les médias pour leurs choix douteux et inconscients. Ca n’est pas en employant des correspondants par trop engagés dans un camp ou dans l’autre, que l’on permettra au public de se faire une juste opinion de ce qui se passe ici. Ni en encensant artificiellement ceux qui se soustraient à nos règles, indispensables au maintien de la paix civile dans une société bigarrée et pluriethnique, fussent-ils détenus par des égorgeurs en tous points haïssables. Ca n’est pas en souscrivant à cette déviance incompréhensible, que l’on pourra apaiser les sentiments racistes qui refont surface dans la société tricolore, qui détruisent les écoles, les lieux de culte et les cimetières et qui menacent maintenant les personnes physiques jusque dans leur chair.

Ca n’est pas !


NOTE DE MOI MÊME : Il est curieux chère amie que personne ne remarque que dans les pays arabes, les reporters français soient à 99 % d'origine arabo-musulmane ! Curieux que Malbrunot ne le mentionne jamais.


http://www.metulanews.net/article.php?sid=940
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Re: POUR RÉPONDRE A CHRISTIANE

Messagepar Christiane » Avril 27th, 2014, 3:50 pm

Quel choc Nina, ce matin, de me voir dans le titre de la Une du jour. Cela va peut-être éloigner le lecteur pensant qu'il s'agit d'un échange sur les dernières adresses de fringues à la mode ! :lol:

Peut-être ajouter : Malbrunot et son panarabisme !

J'ai lu avec grand intérêt l'article de Jérôme Coursade. Ça fiche un rude coup au moral et pourtant je sais ce qui se trafique au niveau de l'information !

Cet article devrait être repris par tous les sites d'informations défendant la vérité sur le conflit pro-palestinien.... Ils ne sont pas nombreux mais l'article pourrait être lu, par hasard, par des curieux "neutres" qui commenceraient à se dire : "l'on nous désinforme sur ce qui se passe en France, l'on nous ment continuellement sur tous les sujets.... et si pour ce conflit, c'était pareil".
De plus, en 10 ans cet écrit n'a pas pris une ride.... lui ! :twisted:

En curieuse j'ai fait une recherche go.ogle avec Jérôme Coursade et j'ai eu deux surprises.

1. de lire l'article de Macina (UPJF), accablant J.Coursade et défendant Malbrunot. Bizarre !

2. de ne lire rien d'autres, absolument rien, concernant Jérôme Coursade, excepté cet article de la MetulaNews- (Mena) et qu'il vivait en 2004 depuis une vingtaine d'années en Israël. A-t-il été, à cause de son écrit, excommunié des médias francophones ?

J'espère que non.
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Re: POUR RÉPONDRE A CHRISTIANE

Messagepar Nina » Avril 27th, 2014, 6:42 pm

Pour Macina ne sois pas étonnée ma chère...Au téléphone je t'en donnerai plus ;)
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