A la lecture de ces passionnants épisodes de voyage, j'ai eu envie de répondre.
J'ai tout bonnement ADORE tes récits Christiane. Tes réflexions sur ce que tu voyais et tes soupirs nostalgiques d'un passé de jeunesse après lequel tu cours encore.
Comment te décrire l'émotion qu'à suscitée la lecture de ton voyage ?
Je m'y retrouve totalement.
Lorsque par exemple tu trouves qu’Israël doit se visiter grâce aux transports communs qui sont nombreux heureusement et non avec une voiture de location, je suis exactement sur la même longueur d'onde que toi. Je ne supporte pas d'être séparée des israéliens et tant pis si cela induit que je doive attendre le bus, le shirout ou bien encore le train.
J'adore le shirout dans lequel celui du fond envoie sa monnaie via les autres, de mains en mains, pour payer sa place.
Lorsque tu parles de la fameuse salade israélienne (au demeurant excellente), sache que c'est un art national que dès l'adolescence un israélien doit savoir découper et composer. Un vieux reste du kibboutz en fait.
Lorsque peu à peu, tes récits évoquent ta filleNine qui comprend l'intox des média à la solde des arabes, je trouve cela important, capital même.
Oui, elle a trouvé sur son chemin des femmes arabes, voilées qui se baladeront dans les mêmes endroits que les juifs en toute liberté. Cela n'est jamais évoqué dans la presse et donnera aux tenants d'un pseudo-apartheid, un peu plus de crédit.
Les chats ? Morte de rire ! J'aime pas les chats et pourtant ils vivent heureux et libres en Israel et spécialement à Tel Aviv où les bobos s'empressent de les nourrir. Il paraît, selon le talmud que le chat est "pur" car il est libre. A l'inverse du chien (même s'il y en a aussi beaucoup) qui doit sa nourriture à son maître.
Les tenants de l'application dogmatique des écritures ne devraient pas "posséder" d'animaux. Oiseaux en cage, poissons en aquarium ou chiens en laisse. La liberté est dévolue autant aux animaux non consommables qu'aux humains.
Pour ceux que l'on consomme, il est recommandé sous peine d'être non casher, de les nourrir avant de se nourrir soi-même. J'étais dans un kibboutz où il y avait des vaches et des moutons et ils étaient bichonnés à tel point que je m'en étonnais.
Dans tes récits, on sent en permanence ce parti-pris pour certains alors que pour moi ce n'est que de l'amour pour ce pays. Cela est si vivifiant devant le torrent de haine que j'ai l'habitude de fendre sur Internet. Bon D.ieu ! ça fait du bien !!!!!
Pour revenir à notre "habitude" d'aimer prendre les transports en commun, j'en ai une perso que je ne manque jamais d'avoir lorsque je vais en Israel.
La Tarana Markasit (centrale de bus) de Tel Aviv. C'est carrément un besoin irrépressible. J'adore cet endroit.
Je me place généralement dans un restau pris d'assaut par les soldats qui reviennent de leurs bases et qui se ruent sur la bouffe autrement moins dégueulasse que celle à laquelle ils ont droit durant leur séjour martial.
Il y a un restau à la Tarana de Tel Aviv, tenu par un homme qui est le sel de la terre. Ses étals regorgent de nourriture très appétissante et toujours fraîche vu le nombre de morfales qui se pointent pour se goinfrer. Des frites maison, des aubergines grillées, des salades complètes, des kébabs cashers et délicieux, et tant d'autres choses !
Je m'installe là et je mate ces jeunes âgés d'à peine 18 ans : ils se ruent sur la bouffe et le restaurateur leur fait payer une misère d'une part et remplit leurs assiettes qui débordent. Gênés par leurs fusils et leurs sacs, ils mangent comme des ogres et ne parlent plus tellement ils mastiquent.
Un jour, je suis allées parler au bonhomme qui les sustentait si généreusement : "Pourquoi ?". "Ils sont nos enfants. Si je peux tranquillement cuisiner et gagner ma vie, c'est beaucoup grâce à nos combattants. Qu'ils mangent ! C'est ma façon de leur dire merci."
C'était acquis pour les jeunes militaires. Mais que c'était bon à voir. Cette promiscuité entre le monde du dehors, sur les frontières, dangereux et menaçant constamment et le monde de la "maison" de l'intérieur, avec des parents si nombreux, si aimants.
Dur dur de devoir repartir hein Christiane ? On a toujours cette impression qu'on n'a pas tout vu même après plusieurs voyages. On se force à regarder les moindres détails jusque dans l'aéroport pour emporter encore une toute petit chose...pour y laisser un bout de soi.
Et maintenant ma douce ?
Il nous manque l'épisode final il me semble.
L'après-Israel : les impression de Cricri et de filleNine ainsi que les tiennes bien sûr.
Que se passe-t-il ? Evoquez vous quelques souvenirs ensemble, quelques réflexions géo-politiques ? Et les autres enfants ? Leur avez-vous relaté et de quelle manière ont-ils reçu ou perçu vos témoignages ?
Tu nous le dois chère Christiane. J'aime savoir l'après des choses. Revenus dans vos pénates, dans le quotidien, que vous reste-t-il de votre voyage ?