UNE TENEBREUSE AFFAIRE

UNE TENEBREUSE AFFAIRE

Messagepar Nina » Avril 24th, 2012, 10:15 am


Inutile de trouver un lien avec les sujets que je traite habituellement. Je me suis juste prise au jeu d'une affaire qui n'a jamais été élucidée jusqu'à ce jour.

Amatrice de polars, je tente de comprendre comment en passant d'un hypothétique retour d'Hubert Védrine aux affaires à quelques casseroles qu'il traîne depuis des lustres mais qui n'intéresse visiblement pas beaucoup de journalistes d'investigations hormis un seul : Bernard Violet. (v. Mort d'un pasteur : L'Affaire Doucé, 1994).

Très peu de choses circulent en fait et cette omerta est un peu plus "légitime" puisqu'elle est appliquée sur un sujet hautement radio-actif : "la pédophilie" et surtout "la pédophilie et le pouvoir".

Voici ce que je n'ai obtenu jusqu'à présent mais je pourrais revenir sur cet article de temps à autre, au gré de mes trouvailles.

L'enquête sulfureuse de Bernard Violet sur l'assassinat du pasteur Doucé
Dimanche, mars 21, 2010

REMI DARNE - 18 mai 1994 - l'Humanité

Dans une interview à « l'Humanité », l'auteur de « Mort d'un pasteur... » évoque les pressions qui se sont exercées pour le dissuader de mettre le nez dans une affaire où il est beaucoup question de réseaux de pédophilie et d'hommes de pouvoir.

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BERNARD VIOLET, journaliste indépendant, a rouvert le dossier de l'assassinat de Joseph Doucé, ce pasteur retrouvé mort en juillet 1990 près de Paris. Son livre intitulé « Mort d'un pasteur... », qui paraît cette semaine aux éditions Fayard, fait rebondir l'affaire, restée jusqu'à ce jour une énigme. L'auteur affirme avoir découvert le mobile du meurtre de ce pasteur baptiste qui vouait sa vie à la défense de toutes les minorités sexuelles. Cet homme qui fréquentait également les plus hauts personnages de l'Etat se trouvait en fait au milieu d'une gigantesque affaire de trafics de photos pédophiles et de chantage. Des éléments totalement inconnus que nous révèle Bernard Violet en répondant aux questions de « l'Humanité ».

Avez-vous rencontré des difficultés au cours de votre enquête ?


De différentes sortes : des avocats et des magistrats se retranchant derrière le sacro-saint secret de l'instruction, des menaces de pédophiles du style : « Vous mettez les pieds là où il ne faut pas », des menaces de poursuites judiciaires si certains patronymes étaient cités ; menaces de faire pression par des « policiers amis » ; menaces pour mon intégrité physique. L'ex-inspecteur Dufourg s'est montré particulièrement contrarié que j'enquête du côté de son journal « National Hebdo ». Pour ses amis de l'extrême droite, il y avait deux façons de gérer ma pugnacité, « intelligemment et bêtement ». Bêtement : ils savent où tu habites... J'ai également reçu un curieux avertissement concernant des écoutes téléphoniques dont j'aurais été l'objet. Il paraît que je dérangeais également du côté du « château », autrement dit à l’Élysée. C'est le capitaine Barril, ex-membre de la fameuse cellule élyséenne, qui me l'a affirmé.

Le pasteur Doucé était-il simplement homosexuel et baptiste, comme il aimait se présenter ?

Ce Belge naturalisé français en 1982 était tout cela mais pas simplement. Créateur à Paris, en 1976, du Centre du Christ libérateur (CCL), il était un homme de foi, sincère dans ses convictions : la défense des gays, des lesbiennes, des bisexuels, transsexuels, travestis, pédophiles et sadomasochistes. Au total, 10.000 visiteurs sont venus le consulter pour exprimer leurs angoisses. Cela n'allait pas sans difficultés, notamment matérielles.

Vous révélez que le CCL va vivre pendant cinq ans grâce à l'argent du roi du cinéma porno des années soixante-dix !

Le pasteur Doucé n'était pas un homme intéressé par l'argent, mais il en avait besoin, comme tout le monde. Les cotisations et les quêtes ne suffisent pas à couvrir les frais de sa revue. Pour payer le loyer de l'immeuble de la rue Clairaut, c'est souvent un véritable casse-tête. Il accepte donc un don mensuel de 5.000 francs du roi du cinéma porno des années soixante-dix. Cela ne l'a pas empêché d'appartenir à la Grande Loge de France, dont il est exclu en 1982 pour « agissements et propagandes en faveur de la pédophilie ».

C'est également dans ces années quatre-vingt qu'il fait la connaissance d'un ancien militant néonazi.

C'est à l'occasion d'une université d'été réunie à Marseille, en 1987, qu'un groupe gay demande l'exclusion des responsables de la revue « Gaie France », dirigée par Michel Caignet, le militant de la FANE (Fédération d'action nationaliste européenne), créée par Mark Frederiksen. Doucé accepte depuis quelques mois que Caignet fasse de la publicité gratuite pour les ouvrages publiés par ses maisons d'édition dans « Gaie France », une revue qui, depuis février 1994, est interdite à la vente pour « prosélytisme en faveur de la pédophilie ». En dehors de ces relations d'affaires, Doucé considère l'exclusion de Caignet comme antidémocratique.

C'est pourtant ce même Caignet qu'on retrouve au centre d'un vaste trafic de photos pédophiles qui pourrait, selon vous, expliquer la disparition du pasteur ?

La centaine de mes interlocuteurs, amis ou ennemis du pasteur parmi lesquels le sénateur Henri Caillavet -, sont unanimes pour reconnaître que, si le pasteur Doucé revendiquait fièrement et publiquement son homosexualité, il n'a jamais été pédophile. Il était simplement leur avocat. Pour répondre précisément à la question, il est exact qu'en 1989 la brigade des mineurs met à jour un vaste trafic de photos d'enfants dans lequel on retrouve le néonazi Caignet et deux compères : Bernard Alapetite et Jean-Manuel Vuillaume, qui se présentent comme des photographes et éditeurs d'art. Parmi les inculpés : des éducateurs, des animateurs de colonie de vacances, des hauts fonctionnaires, et même un prêtre.

Qui est ?

Nicolas Glencross, curé, depuis 1948, d'une petite paroisse de la Nièvre, Saint-Léger-des-Vignes. Dans la région, chacun sait que la porte du presbytère qu'il a fait construire, route de la Machine, reste toujours ouverte. Certes, on y voit souvent de nombreux jeunes gens et jeunes filles, mais on ne saurait penser à mal. Son hobby : le dessin. « J'ai un crayon dans les yeux, j'aime capter ce qui est fugitif », dira-t-il au juge d'instruction, Catherine Scholastique. Chaque année, il ramène des enfants de ses voyages en Inde, au Pérou, au Sri Lanka. Bref, il réalise entre 20.000 et 30.000 photos d'enfants en l'espace de quarante ans ! Les garçons se sont le plus souvent retrouvés nus, dans des poses académiques ou suggestives. Les mineurs recevaient 50 francs par séance. Ecroué à Fresnes en 1990, à soixante-dix-sept ans, il finit par mourir en décembre 1991.

Quel rapport faites-vous entre le curé Glencross et la disparition du pasteur Doucé ?

Mon livre met au jour de nombreuses convergences. Je me retrouve devant deux hypothèses. La première : on a voulu faire parler le pasteur Doucé, qui connaissait Glencross. L'inspecteur Dufourg apprend – par Caignet, qu'il connaît indirectement – qu'une personnalité proche du pouvoir socialiste serait plus ou moins « impliquée » dans une énorme affaire de pédophilie. Le 19 juillet, le policier se présente en compagnie d'un complice au domicile du pasteur. Au cours des heures qui suivent, il essaie de convaincre son « otage » de lui confier le nom de la personnalité en question. Le pasteur refuse. L'inspecteur s'énerve, brutalise le pasteur, qui succombe.

La seconde hypothèse : on a voulu faire taire le pasteur pour que l'affaire Glencross ne soit pas rendue publique. Car apparaissent alors des noms, comme celui d'Hubert Védrine, ancien porte-parole de l'Elysée qui, pour pouvoir se présenter aux élections municipales, s'est fait domicilier chez le père Nicolas Glencross ! On réduit donc Doucé au silence tout en s'arrangeant pour faire « porter le chapeau » à Dufourg


Assez lapidaire comme interview mais laissant apparaître une sacrée nébuleuse qui n'a à ce jour jamais éclaté.

Tout ce qu'on peut rajouter sur cette affaire est que Hubert Védrine est conseiller municipal de Saint-Léger-des-Vignes (Nièvre).

En 1990, il sera constaté formellement que son domicile était aussi celui du père Nicolas Glencross (un vieil ami de son père, Jean Védrine), lequel Nicolas Glencross hébergeait le plus important studio de pornographie enfantine jamais découvert en Europe. Les photographies du père Glencross étaient transmises par l'entremise du pasteur Joseph Doucé à l'éditeur nazi Michel Caignet qui les commercialisait. Michel Caignet diffusait également les photographies de Bernard Alapetite, un ancien du PFN proche de Gabriel Jeantet. Le père Glencross décéda peu après sa sortie de détention préventive et le pasteur Doucé fut assassiné. L'affaire s'éteignit sans qu'Hubert Védrine ait été entendu dans le cadre de l'enquête.


Le pedigree de Alapetite est de taille ! Un lien entre nazisme et pédophilie :

Alapetite se lança dans l'édition d'une revue pédo- pornographique : Backside (1983-1985), suivies des revues Jean's (1985), Eklat (1985), Beach Boys (1985-1986), et Photokid (1986). Toutefois, il vira de bord politique, gardant un pied chez les socialistes, l'autre chez les néo-nazis. Il joignit le "Groupement de Recherche et d’Études pour la Civilisation Européenne" (GRECE), synthèse de divers groupuscules d'extrême-droite élitistes hérité de la Guerre d'Algérie, dirigé par Alain de Benoist, un écrivain et journaliste français, produit d'une famille catholique de la haute bourgeoisie provincial qui prônait un nationalisme eugéniste européen.

Alapetite tissa des liens étroits avec Jean-Manuel Vuillaume, qui possédait un studio de production de vidéo pédopornographique en Colombie et une galerie située à deux cents mètres du Sénat à Paris où il exposait des photos dites "artistiques" de petits garçons nus et il éditait la revue Palestra. Il partageait ses idéologies avec Michel Caignet, un éditeur pédo-pornographie au visage vitriolé, dont les magazines étaient systématiquement interdits et à nouveau publiés sous d'autres noms, Gaie France, Gay France Magazine, Alexandre, Sparte, etc...

(...)L'année suivante, bien que multirécidiviste et condamné trois fois pour les mêmes faits, Alapetite venait de bénéficier d'une mise en liberté pour bonne conduite, quand il fut à nouveau arrêté dans le cadre du démantèlement du réseau 'Ado 71', avec 814 perquisitions, 686 interpellations, 103 mises en examen et 5 suicides. Alors que la Police française avait fait un travail formidable, elle fut accusée d'avoir manqué de tact envers ces malheureux qui ne supportaient pas la honte d'avoir à répondre aux questions de la Justice, sur des viols d'enfants.

L'association Werkgroep Morkhoven avait suivi les branches belge, portugaise et hollandaise du réseau depuis dix ans quand, en 1998, elle mit la main sur les archives. Il s'y trouvait la collection de Jean-Manuel Vuillaume, qui avait la coqueterie de signer ses photos pédo pornographiques et tous les acteurs principaux des réseaux Coral et Toro Bravo, ensemble avec 90.081 victimes.

Bernard Alapetite et ses complices furent jugés en 2000, comme membres d'un réseau français, sans lien avec la Belgique, la Hollande et le Portugal, alors que ces faits étaient bien établis. En 2007, ils sont tous libres, peu susceptibles d'être guéris de l'argent que rapporte leur commerce et libres de recommencer. Alapetite fut naturellement soupçonné de participation à l'enlèvement de la petite Maddy au Portugal. (...)


Les sources sur Alapetite émanent du Parti Radical de France.
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Re: UNE TENEBREUSE AFFAIRE

Messagepar Nina » Avril 26th, 2012, 8:56 am

Je me commente moi-même :D

Deux jours après on parle de ré-ouvrir l'affaire de la petite Maddy. Sacré don de voyance ! ;)
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