Les Gazaouis se « shootent » au Tramadol
Antidouleur surveillé en France, le Tramadol a complètement assommé la bande de Gaza. Près d’un habitant sur deux ne pourrait plus s’en passer.
Ils se glissent les pilules magiques nichées dans le creux de leurs doigts lorsqu’ils se serrent la main, au détour d’une rue, devant l’université ou au hammam. Une parade parmi d’autres pour échapper à l’œil de la police du Hamas. Le Tramadol, puissant analgésique dérivé de l’opium, n’est plus vraiment à Gaza un médicament qui soigne la douleur, mais davantage un remède contre le mal-être d’une génération sans avenir. Pris en otage par le blocus israélien près d'un habitant sur deux est au chômage. Le Tramadol soulage tout du moins, dans un premier temps. Comme tout médicament narcotique, le « Tramal » rend d’abord "zen", puis apathique et enfin violent et dépressif. On estime qu’un Gazaoui sur deux consommerait cette « drogue du pauvre » bien meilleure marché que le crak, estimée à peine à 70 centimes d’euros le comprimé. Mais sans aucune statistique officielle, le « Tramal » reste un fléau invisible.
Le «nec plus ultra» de la nuit de noce
C’est la prise de pouvoir du Hamas en juin 2007 qui a contribué au succès d’une substance encore méconnue : « Durant le coup de force, le Hamas distribuait à ses combattants des bouteilles de jus d’orange contenant du Tramadol pilé. Cela leur donnait du courage avant d’aller tuer ou torturer leurs ennemis du Fatah », explique Oussama, un jeune étudiant de Gaza. Une fois le Hamas installé au pouvoir, le «Tramal» a encore gagné en popularité en devenant l’alternative « acceptable » de l’alcool conspué par la Police de la vertu du mouvement islamique. L’explosion du nombre de tunnels de contrebande avec le Sinaï égyptien a fini d’arroser un territoire sous perfusion. Objet de fantasmes, le Tramadol est aussi la substance magique que les hommes aiment se réserver pour la « big night », la nuit de noce, car il a gagné la réputation « de retarder l’éjaculation ». Une rumeur bien souvent erronée qui a fait le lit de la fortune des trafiquants, tant le sexe reste objet de tous les tabous. Mais le «Tramal» est loin de faire des adeptes uniquement parmi la population masculine. La police du Hamas vient ainsi de démanteler une filière parmi les étudiantes de l’Université Islamique.
Mon voisin, le dealer (du Hamas)
Mais le pouvoir à Gaza a une attitude très ambivalente à l’égard du Tramadol. Officiellement, le Hamas est sans pitié : il fait régulièrement des autodafés dans le désert, brûlant des centaines de boîtes de Tramado, fait fermer les pharmacies coupables de vendre des pilules sous le comptoir et procède à des centaines d’arrestations de trafiquants dont la punition ultime est, en principe, de sortir de prison les pieds devant.
L’envers du décor est en réalité beaucoup moins net :
« Le Hamas a instauré un système d’amendes pour échapper aux peines de prison. Un consommateur arrêté avec du Tramadol sur lui doit débourser 1 000 euros pour recouvrer la liberté. Pour un trafiquant, cela grimpe à au moins 5 000 euros. Pour éviter le déshonneur, les familles paient souvent. C’est pour cela que le Hamas a tout intérêt à voir le trafic de Tramadol prospérer car il vient enrichir ses caisses », dénonce Oussama qui va jusqu’à accuser le mouvement islamique d’être l’une des colonnes du trafic : « Le dealer de mon voisin était un membre du Hamas. Et il n’a jamais été inquiété. » Dénonçant la sclérose d’une réconciliation palestinienne Fatah/Hamas au point mort, le jeune étudiant explique même l’apathie voire la "mollesse" de la bande de Gaza durant le Printemps arabe par une overdose de Tramadol : « Cela arrange tout le monde ici. Assommé par cette drogue, personne n’a la force de se révolter. » Le « Tramal » a donc encore de beaux jours devant lui. Les filières deviennent même si saturées à Gaza que les trafiquants vont jusqu’à revendre leurs surplus dans le Sinaï. C’est peut-être le seul produit que Gaza exporte avec succès aujourd’hui…
Sources : backchich.info
Vous allez voir qu'avec un peu de patience, même leurs problèmes de drogue seront mis sur le dos des sionistes.