Qui n’aime pas Dickens ? Qui peut rester insensible au sort des centaines de milliers de pauvres grouillant dans les grandes villes d’Angleterre alors que débute la révolution industrielle ?
Personne bien sûr ! On adore Oliver Twist, David Copperfield, les grandes espérances, la petite Dorrit, etc…
Pour mieux s’imprégner de l’univers de Charles Dickens, il ne faut pas hésiter à se jeter dans la dernière série britannique géniale où tous les personnages de l’écrivain se mêlent autour d’une intrigue policière : DICKENSIAN.
Salauds de british ! Ils sont de véritables maîtres lorsqu’il s’agit de nous raconter des histoires ou de nous faire revivre L’Histoire.
Nous avons Balzac et n’en faisons rien. Mon grand, mon immense Balzac n’intéresse pas les productions françaises, pitié !
Revenons à Dickens et à l’inénarrable personnage devenu une légende dans l’univers d’Oliver Twist : Fagin.
Fagin, le juif crapule qui utilise les enfants pour s’enrichir. Fagin, l’archétype du juif voleur, escroc, profiteur et traitre bien sûr ! Ce sera lui qui trahira la gentille prostituée Nançy qui sera tuée par Sikes son maquereau qui l’aimait passionnément.
Fagin qui nourrira toute la population en antisémitisme dans le tout Londres et le reste de l’empire britannique aura eu un modèle.
Certes, Dickens n’avouera jamais que Fagin serait une sorte de fantasme d’un héro bien malgré lui que fut IKEY (Isaac) SALOMON.
La vie incroyable d’Isaac Salomon est enfin dévoilée et nous révèle surtout l’ampleur de l’antisémitisme de Dickens.
Oh ! Il s’en cachera bien, tentera à maintes reprises d’avouer que tous les écrivains de son temps (mon Balzac aussi) avait cet anti-judaïsme quasiment génétique livré avec le catéchisme. Pourtant, dans Oliver Twist, certains remarqueront que "le juif Fagin" apparaîtra 257 fois contre 42 Fagin tout court !
Dickens alléguera lorsqu'on lui parla de l'antisémitisme qui se dégage de son personnage de Fagin que : " il était malheureusement vrai, qu'à l'époque à laquelle l'histoire se réfère, les criminels étaient presque toujours juifs et qu' il est souvent avancé que Fagin se basait sur l'histoire d'un criminel juif de l'époque, Ikey Salomon."
Même en pays protestants, (anglican pour le coup), les juifs n’avaient pas bonne presse.
Isaac Salomon, juif venant d’une famille plutôt très très modeste de l’East End voulait autre chose que la misère au quotidien.
Il se maria avec Ann (juive aussi) et commença à organiser sa vie pour sortir de sa condition et donner à sa femme et enfants un bien meilleur sort que celui de la population qui crevait littéralement de faim.
Voler ? Il vola. Mais de façon subtile et n’employa jamais de gosses pour accomplir ses larcins. Il était doué pour le pickpocket et la seule fois où il s’associa avec un autre homme, il tomba.
14 ans d’incarcération dans les flottantes : bateaux-prisons où survivre était déjà un exploit.
Au bout de 6 ans, il put sortir à la faveur d’une erreur judiciaire qu’il reconnut tout de suite. On le relâcha pour son honnêteté.
Salomon « IKEY » devint un receleur. Il eut 6 enfants et commença à prospérer.
Or, un juif prospère attire l’inimitié des nantis qui pourtant, lorsqu’ils étaient en rade, se bousculaient dans l’échoppe de Salomon.
Il tombe encore, encore et encore jusqu’au moment où on l’envoie en prison pour y être jugé et pendu. A l’époque, on pendait même les gosses pour un pain volé.
Il arrive, grâce à la complicité de son beau-père, cocher de son état, à s’enfuir puis à partir à New York en pensant y faire venir rapidement sa famille.
Rien à faire ! Ikey Salomon a eu l’audace de devenir une sorte de Robin des bois moderne dont la vie est relatée par la presse avec un certain enthousiasme. Une sorte de revanche des pauvres croupissant dans la misère qui peuvent enfin avoir leur héros rien qu’à eux.
C’est durant un de ses procès qu’un jeune journaliste « Charles Dickens » assiste à la chaleureuse prestation du receleur Ikey Salomon.
Le public est réceptif mais Dickens, bien que connaissant l’horreur des prisons et l’injustice que les pauvres peuvent subir, aura à cœur de noter que Salomon est d’abord juif.
Plus tard, pour faire encore plus pleurer dans les chaumières, il fera d’Ikey Salomon un portrait antisémite d’une rare cruauté sous les traits de Fagin.
Pourquoi ? Dickens, dont le père fut incarcéré pour dettes et qui lui-même, enfant, dut travailler dans une usine de cirage pour éponger les créances de son père, pourquoi trouver un bouc-émissaire juif pour faire porter la misère des enfants de Londres ?
Fagin n’a absolument rien à voir avec Ikey Salomon qui paiera un très lourd tribu à la société. Envoyé en Tasmanie pour travaux forcés, sa femme qui n’a jamais commis le moindre larcin, suppliera le Roi de lui laisser au moins les 4 plus jeunes enfants avec elle.
Mais encore une fois, pourquoi un conteur comme Dickens et beaucoup d’autres écrivains que nous aimons ont-ils eu ce besoin de faire le portrait des juifs avant autant de haine ?
Une littérature populaire comme une presse populaire ont auguré aux pires exactions antisémites qui conduisirent à l’ultime horreur de la Shoah.
Si certains ne se sont pas réveillés au moment crucial, n’est ce pas aussi à cause de la littérature et des journaux qu’ils le doivent ?
Est-ce que tout ceci recommence ? Bien sûr que oui.
Fagin c’est l’état juif. Norwich où naquit le crime rituel de l’enfant sacrifié par les juifs, c’est Tsahal bien sûr. Une sorte de « déjà-vu » entendu, normal.
Aujourd’hui, on vous fabrique du Fagin à coups de photo-shop et on substitut la vérité par des cris "en UNE" sur les quotidiens.
C’est à crever !
Du marchand de Venise à Fagin en passant par le banquier De Nucingen de la comédie humaine, on n’a pas cessé malgré la terre gorgée du sang des juifs, des cendres des suppliciés, de vouloir éradiquer ce peuple.
On a l’impression d’être une balle que les chrétiens puis les musulmans se lancent en utilisant exactement les mêmes règles du jeu et dont la finalité est : la substitution.
Il faut « qu’ils » disparaissent. Les marquer, les isoler, les détruire par tous les moyens.
Lorsqu’apparaît enfin un espoir, la folie, la rage émergent de nouveau. Pas d’Israël ! Sinon, nous aurions eu tort depuis trop longtemps !
Il n’y a pas de dialogue inter-religieux car ce n’est pas l’enjeu du moment.
Il y a par contre ces « témoins gênants » que les 2 branches irrémédiablement liées au judaïsme ne veulent plus dans ce monde.
Quels bourreaux pourraient en effet regarder leurs victimes encore et encore ?
Les arrangements avec l’histoire sont une affaire de « parts de marchés ».
14 millions de témoins pour une planète qui compte plus de 7 MILLIARDS d’habitants, c’est encore trop.
Les Fagin n’ont jamais été réhabilités. Ikey Salomon n’a jamais pu donner sa version des faits, d’autres s’en sont chargés.
Notre « solidarité » qui nous a souvent été reprochée devient parfois une étoile brillante, magnifique telle un diamant dans la saga du peuple juif ; celle d’Ikey doit être notifiée.
Un ex-détenu, juif, du nom de Judah Sullivan, ayant entendu parler des malheurs d’Ikey Salomon, paiera sa caution pour qu’il puisse retrouver sa famille.
C’est parce qu’il y aura toujours des Judah Sullivan que nous résisterons à l’adversité. Il faut s’en souvenir.