DOUCEURS MAROCAINES

Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Marock » Mai 7th, 2011, 8:41 pm

Union orientalo-occidentale.
Mais inversée, selon Mr Greenwich.

Une ancienne histoire, j'avais oublié.

Je traînais dans un bar, rue du chameau beurré (Kamel zebdi en arabe)
Le patron qui vient à moi, regard doucereux, qui m'offre une bière.
Je le vois arriver, avec ses babouches feutrées.
Méfiance, il souhaite un service de ma part.

"Voici donc", il s'explique en me ramenant de petits tapas.
"Mon neveux souaiterait épouser une demoiselle suédoise, mais l'adoul veut la présence d'un témoin chrétien. Alors j'ai pensé à toi."
Qu'en sait il, que je suis chrétien ?
J'ai le type européen, je parle français, ça prouve pas grand chose.
« Remets moi une birra berda, je vais y réfléchir »
Réflexion faite, ça pourrait être marrant cette histoire.
Et puis une suédoise …
Donc rdv le lendemain

Une scandinave, jeune pourtant, blonde, mignonne certainement pour certains, mais me faisant plutôt penser à une pub pour Olida vu sa corpulence, amoureuse folle d'un marocain.
Jeune, lui aussi, peut être sincère, mais l'attrait du visa, la nationalité ensuite...

« Il est où l’adoul ? » Il m’explique vaguement.
Putain, c’est en plein bidonville.
Il m’offre de payer le taxi.
« Pas la peine, on prend ma caisse »
Je ne sais plus par quel hasard, celle ci était à cette époque immatriculée en plaques suédoises. Ça fera plus véridict.

L’adoul s’en retrouve tout circonspect à la lecture du passeport de la gente.
Il est normalement pas censé lire l’alphabet latin, mais alors, des O, des U avec un ° par dessus, il le perd vraiment, son latin.
En plus, il croit que c’est moi qui veux épouser miss Piggie, comme quoi il y a maldonne.
Rectifications mises à jour, ça débute, solennel, en un pur arabe classique, comme il se doit en de telles circonstances.

« Mlle X voulez vous prendre pour épouse Mr Y » certainement il a dit.
Personne comprend rien.
Il s’énerve le tarbouché, râle en darija.
Le Rachid, il a comprit, traduit à sa dulcinée future avec des ° trémolisants .évocateurs de félicités plumardières.
Laquelle acquiesce de tout cœur, en suédois.
Rachid me souffle en anglais (il parle pas français) « She says ok »

La suite : « Lieu de naissance ? »
« Malmeuhhh » elle nous beugle en plein recueillement, la laitière des fjords.
Le premier mot que je comprends d’elle.
Le préposé aux épousailles me semble également apprécier cette expression, qui doit certainement lui évoquer des souvenirs, sa jeunesse aux étables.

« Date de naissance ? »
C’est sur son passeport, mais faut convertir en calendrier musulman.
Il a pas envie de se compliquer les neurones, le baboucheux.
Je le vois inscrire « 1400 ». Simple et de bon goût.

L’adoul, il en a marre, il veut en terminer, s’adresse à moi le témoin (je suis censé être le frangin de l’épousée)
« Cher respecté adoul, désolé de m’exprimer dans une langue étrangère, dont vous en comprenez certainement le sens (mais peut être pas sa beauté) ma sœur ici présente accepte comme époux… »

« Bon, signez ici, alignez 50 billets, et demain vous serez en possession d’ un parchemin joliment calligraphié qui vous procurera le droit de copuler en toute légalité. »

Réglé vite fait cette histoire.
Il est vrai que c’était un vendredi, la pensée de l’adoul devait être obnubilée par son couscous qui refroidissait.

On est allé s’enfiler quelques bières, avec le Rachid, histoire de fêter ça.
Aux frais du tonton, bien sur.
Pour être tranquille, on avait enfermé l’épousée dans la bagnole.

Qu’elle commence à endurer son futur avenir.
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Marock » Juin 14th, 2011, 6:59 pm

Ramadan, aujourd’hui, premier jour. La ville est calme en ce matin. Les cafés désertés, c’est un signe. D’ailleurs, c’est comme ça qu’ on repère les jours fériés imprévus, ceux qui dépendent de la Lune. En période active, les cafés sont en pleine activité, les terrasses bondées.
Pour rencontrer un de ces dignes serviteurs de l’état que sont les fonctionnaires, rien que demander à signer un papier, plus facile d’aller traquer l’agoutit alligoté dans les plaines de la Poméranie septentrionale.
Faut bien viser. Entre « Mazel » « il est pas encore là » et « M’cha caoua » « il est allé au café », une minute d’inattention et c’est « M’cha » « il est parti »
Si de miracle on réussit à en coincer un, le calvaire n’en n’est qu’ à son départ.
« S’il vous plaît, monsieur, j’aimerais une attestation comme quoi je suis bien inscrit au registre : voici mon numéro »
Il tape sur son ordinateur. « Effectivement, vous êtes monsieur ….. , habitant à cette adresse, exerçant la profession d’ingénieur ». Miracle de l’informatique, je vais avoir mon certificat dans l’instant.
Faut pas trop se laisser emporter dans les rêves.
« Repassez dans deux jours »
Deux jours plus tard.
Il est pas encore arrivé, mais là, je vais le coincer, je vais l’attendre, il aura pas le temps de fuir.
J’avais pas pensé, la parade absolue :
« Manque le formulaire, là, dûment signé et légalisé conforme »
Vite courir légaliser, l’autre bout de la ville, bien sur.
Signé devant témoins, ça a l’air en ordre. « Repassez demain, ce sera fait. Ça fera 4 dhs »
Je tends une pièce, 10dhs. « Pas de monnaie, qu’il me dit. C’est pas grave. »
Il l’empoche, ma pièce.
« Et ma monnaie ? »
« Je vous ai dit que c’est pas grave »
Bon, si je veux mon papier, vaut mieux pas insister.
Après le temps réglementaire écoulé, le lendemain, de retour en quête de ce précieux papelard.
Petit problème : « Vous n’êtes pas résident de cet arrondissement, il nous est impossible de légaliser. Faut vous rendre dans votre circonscription de résidence. »
Là où j’habite, ça va me prendre une semaine, trouver quelqu’un qui sait lire, un autre qui sait écrire. Et en plus, il m’aime pas trop, le représentant de l’état là bas. J’ai pas trop le temps. Aller, je tend 20dhs « Pour la monnaie, c’est pas grave, pour vos frais » Empochage supersonique, ainsi que le tamponnage, tout plein de belles couleurs.
Retour au ministère.
Bien sur, mon fonctionnaire attribué, il en a profité de cet intermède pour disparaître dans les profondeurs de son administration.
De longues spéléologies administratives plus tard, je le retrouve.
« Tout me semble en règle, manque plus qu’ un timbre à 1 dh »
« Mais ça existe plus depuis 10 ans ! »
« Si, on peut encore en trouver au ministère des finances »
Un vrai Fort Knox, le ministère des finances, comme si tout l’or du pays s’y trouvait.
Mon timbre à 1 dh, il va me revenir cher. Impossible d’entrer là dedans. Un billet de 20 au vieux chaouche qui roupille à l’entrée, il saura bien me dégauchir ça, et ça ira plus vite.
Une vraie pièce de musée, ce timbre. Collé, décollé, bien léché, on en distingue même plus l’effigie de Moulay Ismail.
Tout fier, le responsable du service « Voilà votre attestation »
Je relis, quand même. C’est quoi, ce truc, société « GENE ALIMENTAIRE »
J’ai toujours cru que je faisais des bâtiments, un peu d’informatique, aussi.
« Certainement une erreur de nos services. Veuillez patienter, nous y allons remédier instantanément. »
Patience, il en faut. Il m’invite à occuper un siège.
Ça commence vraiment à ressembler à un siège, au sens moyenâgeux du terme.
Mais, finalement, très instructif.
J’en vois défiler, des gens, qui en souhaitent des certificats, attestations, conformités de tous genres. Gros problème, les imprimés sont en français, ils se causent en arabe marocain.
« Création, yagibou antak toub, machi renouvellement » (Création, fallait écrire, pas renouvellement)
« Makan fem oualou » (Je comprend plus rien)
« R’jah r’dah » (Revenez demain)
« Rasak timchi Dar el Beida zoune airoupour »
Là j’ai compris, le pauvre, il est pas sortit de ses démarchages. Retourner à Casa, l’aéroport, entre les zones douanières, free taxes, importation temporaire, exportation douteuse, il sera pas de retour avant une semaine.
Une heure passée ainsi, mon papier, il revient, plus que cinq fautes d’orthographe. Je fais remarquer, par politesse, au chef.
« Nous allons les corriger tout de suite »
« Non, pas la peine, c’est pas grave, et j’ai plus trop le temps »
J’agrippe mon précieux papier.
« Attendez, faut qu’on l’enregistre dans nos services »
Il donne le papier à sa secrétaire, celle qui maîtrise l’ordinateur.
Elle tape la première ligne, mon nom.
Ça a du l’épuiser, elle prend le journal à côté, et se plonge dans l’étude approfondie des derniers potins du jour.
Retape une ligne, date et lieu de naissance. Rien qu’une faute, progrès certain.
Une petite lecture encore , j’admire comment elle peut déchiffrer ces arabesques.
Ensuite, elle préfère sauter les lignes suivantes, il vaut mieux.
Bon, on arrive à l’adresse, pas vraiment conforme, mais même pas comment savoir écrire le nom du bled où j’habite., je dirai plus rien.
J’ai mon papier. Ça a duré, disons, j’ose même pas calculer.
J’en ai profité pour récupérer le certificat erroné. Maintenant, je suis aussi ingénieur en « Gene alimentaire ». Ça pourra toujours servir, à moi ou à des copains.

Notes du traducteur :
Il est bien évident que ce texte a été adapté aux personnes francophones.
Le ministère susnommé, c’est le « Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat »

C’est vrai, l’artisanat.
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Nina » Juin 19th, 2011, 8:39 am

MDR !!!!!

J'adore tes textes ! Tu sais qu'en France, même avec l'ordinateur et tout et tout...on est pas loin de ressembler à ton bled pour les questions administratives ?

Et j'te raconte pas la poste...A pleurer ! NE T'ARRETE PAS ! J'suis fan à donf mon lapin marocain !!!! :D
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Marock » Juin 19th, 2011, 4:01 pm

Tu sais par qui elle a été formée, l' administration marocaine.
Elle a bien retenu la leçon.
Subtil mélange de Courteline et de makhzen, ça donne du Kafka.
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Marock » Juin 24th, 2011, 8:14 pm

Pour Christiane, chrétienne comme moi.



Tiens Essaouira le matin. Soleil et vent faible. Pureté de l’ air.
J’ irais bien aussi purifier mon âme, c’ est Dimanche.
En plus le cureton a un look sympa, baba cool, longue barbe blanche, cheveux en catogan, d’ après mes souvenirs.

La petite église, j’ en entrouvre la porte. C’ est vide, c’ est pas l’ heure apparemment.
L’ officiant est là, je le reconnais, occupé à ranger ses ustensiles opératoires, en bon guérisseur de l’ âme.
« Vous voulez quoi ? »
« Juste aller à la messe, comme ça, en amateur éclairé. »
Il pourrait s’ en douter, sur que j’ ai pas confondu son église avec un bordel.
« C’ est pas l’ heure, revenez à 11 heures. »
J’ ai pas de montre, le soleil me permet de déterminer l’ heure, pas les minutes.
« Et quelle heure qu’ il est, monsieur le curé ? »
Il aime pas que je le nomme ainsi, il furibonde en me répondant : « Dix heures et quart. »
Comme j’ ai fait des maths à l’ école, il m’ est aisé de conclure que j’ ai 45 mn à flâner.

Bord d’ Océan, les cloches resplendissent à toute volée.
Inhabituel au Maroc, la seule ville qui puisse se permettre. Des années que j’ avais pas entendu ce son.
Assis sur la jetée, j’ allume mon premier clop du matin.
Face à ce Grand Océan iodé, il me survient des relents d’ Isidore, ducassant le titre de comte, de Lautréamont.
Des volatiles à larges ailes empiaffent le zéphir, ça piaille sévére dans les cieux.
Goélands, albatros, mouettes, j’ en sais rien, je suis pas ornithologue et Baudelaire est sur répondeur.
N’ empêche que ça gluante bien, leurs fientes. Préférable de s’ en gaffer.
J ‘ en vois la cause. Les chalutiers qui déversent leur cargaison argentée. Un flot de sardines.
Ça brille bien, c’est même éblouissant.
Les gamins mendigotant en ramassent quelques unes, nourrir la famille, personne va leur en vouloir, vieille tradition marocaine.

De jolies demoiselles passent, toute souriantes, leur noir regard malicieux souligné de kool, resplendissant d’ improbables promesses emplies de mystére…
Je suis dans le square de la gare à Charleville, j’ ai dix sept ans, et je suis pas sérieux.
Un avant goût du paradis avant de connaître le vrai, dans le temple de Notre Seigneur.

Avec tout ça, le temps est passé, je vais être à la bourre. Vite, retrouver l’ église.
Je remballe mes rêves pour un usage ultérieur, et mes carats pour une utilisation immédiate.

Ça va, j’ ai retrouvé vite fait mon lieu de culte.
Avant d’ en pousser discret la lourde, je m’ enquière de l’ heure auprès d’ un brave chibani qui traîne dans le secteur, heureux possesseur d’ une tocante à aiguilles.
« Il est, il est (il est aussi malvoyant que moi) il est…… dix heures soixante. Pas loin de onze heures.»
« Merci, honorable vieillard, que Dieu vous bénisse, vous, votre famille et votre honorable descendance jusqu’ à la quarante treizième génération. »
Formule de politesse habituelle, ça peut pas faire de mal, et en arabe, c’ est beaucoup plus court.

L’ huis entrebâillé, je constate, déjà du monde, c’ est pas bien rempli, mais l’ officiant a débuté son baratin.
De permanence prés du bénitier, la grenouille de service me conduit à ma place, au dernier rang bien sur. Prés d’ un ancêtre assez branlant.
Pourtant, je me suis rasé, peut être pas de prés, mais j’ ai fait un effort. Et même me suis je revêtu d’ un blouson emprunté à un copain.
Le curé il m’ a vu, mais moufte rien. Je suis pas encore maudit.
Se pointe une femme, encore assez accorte, qui prend place au second rang.
L’ autre, il dérive son sermon sur le retard et l’ exactitude.
« C’ est pour moi que vous dites ça ? » elle lui sort ?
Il passe à autre chose, commence à chanter. Il aime s’ entendre, l’ Yvan Rebrov des sacristies.

Deux retardataires encore, il aime pas du tout, il furibarde sévère :
« La messe c’ est pas un patronage, faut être à l’ heure, ensuite si vous le voulez, allez perdre votre temps à discutailler sur le parvis à la fin de la messe. » (il a pas tort sur les discutailles)
Six retardataires se pointent. Il va s’ offrir une apoplexie, je suppose.
Pas du tout, aimable : « Veuillez prendre place, soyez les bienvenus. »
Trois punaises de sacristies, accompagnées de leurs époux, respectifs, ça se mijote aimable, préserver ses invitations à déjeuner, dîner, accompagnés d’ un cru local. A son teint rubicond, on est assuré qu’ il carbure pas qu’au vin de messe, ni uniquement le Dimanche.
Mais c’ est pas fini encore. Un tout vieux, sur une chaise à roulettes. C’ est un respectable habitué, faut le mettre au premier rang, traîner des bancs, déplacer des chaises.
Bon, ça va, il est placé, on peut commencer la messe.
« Chers frères, levez vous. Nous allons entonner…. »
Un peu déplacée cette plaisanterie par rapport à l’ infirme qui vient de se pointer. Mais il relève pas.

Et on se met à chanter. On nous a fourni un papelard à l’ entrée, avec les paroles.
Le vioque à coté de moi, il y met tout son cœur, il chante complètement faux, mais avec foi, il déchiffre avec application le texte.
Le chant cesse. L’ autre sourdingue, il continue ses vocalises défaillantes. Tous se retournent.
Le chef de cérémonie apprécie assez moyennement le fait de deviendre « vedette américaine » dans son one man show. Il me supplie des yeux, venir à son secours.
Charité chrétienne, un coup de coude dans les côtes de mon voisin, ça le revient sur terre.
Et ça continue, levez vous, chantez avec moi.
J’ ai quand même pas tout fait pour éviter les casernes (caramba, encore loupé) à me retrouver maintenant à injoncter aux ordres d’ un maître de cérémonie.

Mais le pire, à un moment, il élève un truc rond vers le ciel, une hostie d’ après mes anciens souvenirs. Tous baissent le chef, signe de soumission. Moi je regarde par en dessous.
Il en profite pour s’ enfiler un coup de ciboire derrière la chasuble.
S’ ensuit une communion à défiler l’ air contrit, provoqué par l’ ingestion de cette sacrée hostie. Et il partage pas le sang du christ, rien que sa chair. Sinon, bien sur, j’ y serais allé.
Et ça continue, aimez votre prochain, serrez vous la paluche comme à vous même.
Moi, c’ est personne qui vient me fraterniser. Pourtant, je suis pas pestiféré, même pas arabe, encore moins noir (quoique…).

Il est temps de se tirer, Ite, Missa est.
Une Africaine était restée debout derrière, un bambin dans les bras. J’ avais pas remarqué.
Elle avait pas osé prendre un siége, parmi le club restreint des pratiquants de bon teint.
Personne m’ a serré la main, ni à elle. On doit pas être de bon aloi.
Alors nous, on s’ embrasse, on est pas puritain, on aime la vie, la vraie, la simple, suite à ce rabâchage d’ amour de son prochain où on est pas concerné.

Je la reconnais, je l’ ai vue hier soir. Elle tentait de vendre des colifichets dans les bars populaires. Pas un grand succès, femme et noire, elle a rien compris au pays.
Elle famélise pas mal, son chiare aussi. Et c’ est l’ heure de bouffer.
« Viens avec ton môme, on va se faire un resto, et pour une fois c’ est toi qui va commander les loufiats».

Etrange couple, bicolore, pas très approprié, elle est mille fois plus élégante que moi dans son pagne multicolore.
Pourtant elle a pas honte, et moi non plus, de faire de mauvaises rencontres.
Pas de marocains, ils s’ en foutent, elle a une croix autour du cou et moi une tronche de chrétien pure race, on fait ce qu’ on veut, ils sont pas concernés.
Mais si on rencontre un de ces dévôteurs assermentés à la pratique du culte dominical, ça va chuchoter comme à confesse entre vieux débris et vieilles peaux.
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Nina » Juin 25th, 2011, 8:27 am

:D :D :D
Encore un beau souvenir Marock ! Tu m'as semblé de loin être le meilleur chrétien de l'assemblée en invitant cette dame et son mouflet au restau !

Arf ! Déception donc dans cette église où si tu n'es pas un habitué, on ne t'offre pas le salut fraternel. Ca doit faire mal tout de même si on a besoin d'un câlin...
Nina
 
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Christiane » Juin 25th, 2011, 7:58 pm

Merci Marock de m'avoir dédié ton récit. Quel regard perçant sur ton environnement.

Ne nous classerions-nous pas plutôt en "culture chrétienne" et pour moi j'y ajouterais, pour quelques souvenirs lointains, un "judéo"

Continue à nous envoyer le sel d'Essaouira, les goutelettes d'un oued incertain, les grains de sable du désert.
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Nina » Juin 25th, 2011, 9:51 pm

Christiane,
Tu peux nous livrer aussi des souvenirs si le coeur t'en dit bien sûr ! Ici, on peut tout lire, tout écrire...A bon entendeur...

Amicalement,
Nina
 
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Marock » Juin 26th, 2011, 12:18 am

Alors la, Nina, tu vas pas regretter.
Des souvenirs, elle en a plein, la Christiane.
Exprimés dans un style qui va te plaire.
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Re: DOUCEURS MAROCAINES

Messagepar Christiane » Juin 26th, 2011, 8:48 am

Marock, tu exagères un peu (c'est le soleil) mes souvenirs sont nettement plus terre-à-terre que les tiens et je n'ai pas ton esprit rêveur et je crois surtout ta générosité. Tu es resté jeune : tu vois toujours le "bon" qu'il peut y avoir chez ton semblable alors que moi j'attends un peu, tu démarres comme un coursier quand tu flaires* un sous-entendu raciste alors que j'essaie parfois de trouver des circonstances atténuantes : ce qui nous donne lieu à de longs échanges :lol:
Dernière édition par Christiane le Juin 1st, 2015, 7:52 am, édité 1 fois au total.
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