Cette Haggadah, toujours à Sarajevo a traversé le temps et l’espace depuis plus de 600 ans.
Sa particularité réside dans l’histoire qui démarre en Espagne et traverse l’Europe pour se retrouver finalement en Yougoslavie puis en Musée national de Bosnie-Herzégovine.
Sa beauté est surtout dans ses enluminures incroyablement bien conservées.
Il en aura fallu des aventures incroyables pour la garder alors que les nazis s’emparaient de tous les livres saints des juifs d’ex-Yougoslavie.
Cette magnifique Haggadah échappa de peu à la mainmise des nazis venus piller d’abord les synagogues et yéshivoth.
L’obsession de certains hommes forts d’Hitler pour s’accaparer de supposés forces occultes des juifs les a conduit à chercher partout des objets et livres du judaïsme.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, à la suite de l'entrée des troupes allemandes dans la ville, l'ouvrage est caché par le directeur du musée Jozo Petrović et par le conservateur, Derviš Korkut, un bosniaque musulman.
Les fameux pouvoirs attribués aux juifs furent exacerbés lorsqu’il fallut « partager » cet ouvrage magnifique.
En 1998 lorsque Momčilo Krajišnik, le représentant serbe de la présidence tripartite de Bosnie, demande que le document soit partagé entre les trois peuples constitutifs du pays ; il propose qu'il soit exposé un tiers du temps à Banja Luka, capitale serbe ; un tiers à Mostar vue comme la capitale croate ; et le dernier tiers à Sarajevo.
Les juifs ne furent pas sollicités.
Oui. C’était à ce point !
Pas un instant on proposa de redonner aux juifs ou à l’état d’Israël cet ouvrage qui fait partie du patrimoine du peuple.
Notons un fait important passé sous silence par beaucoup de physiciens, mathématiciens et philosophes.
En effet, si on se réfère à la rotondité de la terre, beaucoup de savants donneront gagnants les grecs et peut-être une très vague trouvaille du côté de sumériens.
Toutefois le consensus sur un commencement de discussion sérieuse s’amorce grâce à Thalès de Milet (-625 ; -547), l'un des pionniers des mathématiques. On lui attribue généralement l'idée d'une Terre en forme de disque flottant sur un océan infini.
Cela ne va guère plus loin et remet l’épreuve de Gallilée ou de Copernic qui durent batailler dur devant l’Église pour aborder le sujet.
Or, dans cette fameuse Haggadah de Sarajevo (bien qu’elle soit d’origine séfarade, c’est à dire d’Espagne), les enluminures prouvent que les juifs évoquaient déjà la rotondité de la terre ou pour être plus précise selon les doctes physiciens : la sphéricité de la terre.
Pour en savoir plus sur ces enluminures magnifiques je vous conseille de flâner sur le net.
Si j’aborde ce sujet c’est parce que d’une part nous allons passer un Pessah très spécial puisque nous ne pourrons pas le fêter en famille et inviter ceux qui sont seuls comme il nous est demandé.
Nous sommes donc en quelque sorte comme dans la configuration exacte d’une « sortie d’Égypte » qui, si pénible fut-elle pour nos ancêtres est aussi la lumière, la liberté retrouvée au bout du chemin.
Nous mangerons les herbes amères et verserons le vin à l’évocation des 10 plaies d’Egypte.
J’imagine que mentalement, nous en rajouterons une 11ème celle du coronavirus.
De plus en plus de gens se demandent pourquoi nous sommes touchés par des virus aussi terribles et meurtriers ?
Je ne répondrai pas à cette question.
Nous savons que des hommes et des femmes ne respectent plus depuis trop longtemps des règles élémentaires d’hygiène et se nourrissent d’animaux dont la nature a pourtant besoin.
Tant que cela perdurera nous ne pourrons pas reprendre nos vies en mains.
Il sera humainement normal de se demander si les chinois vont pouvoir aller à leur guise sur toute la planète sans répandre à nouveau des virus mortels.
Ceci se décide en haut lieu et il semblerait que le président Xi Jiping ne soit pas pressé de réguler cette appétence pour ses citoyens à bouffer tout et n’importe quoi. A commander de l’ivoire et donc à faire tuer éléphants et rhinocéros.
Il ne fera rien contre l’horreur absolue consistant à encager des ours et à les opérer afin de recueillir leur bile à l’aide d’un robinet pour sa vertu supposée de force et de vitamines.
Il y aurait tant à dire sur les mœurs chinoises, africaines et moyen-orientales provoquant des virus terribles pouvant décimer la moitié de la planète que je préfère m’arrêter là.
La Haggadah de Sarajevo devrait être en Israël.
Elle nous rappellerai combien nous avons traversé le temps et l’espace pour enfin retrouver celui de la maison.
J’espère vraiment qu’elle nous reviendra vite. Tout le peuple a droit de voir son histoire. C’est son trésor et la preuve de la résilience incroyable dont il fit preuve et continue de le faire.
Amen
Nina
