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GUERRE CONTE L'IRAN ?

MessagePublié: Novembre 12th, 2011, 3:20 pm
par Olivier
Je me souviens de la reine Esther...



Je ne vais pas donner dans la prophétie, je ne suis ni un enfant ni un fou. Simplement, mon inquiétude au sujet de l’Iran se confirme. Je crois même que les œillades de plus en plus affirmées, lancées en direction des pays arabes et des communautés arabes installées chez nous n’ont pas d’autre explication que cette guerre annoncée. Les Arabes eux aussi ne seraient pas mécontents de voir l’ennemi perse mis knock out.




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Le missile intercontinental israélien Jéricho III



Redisons-le, cette guerre sera nécessaire si le régime iranien ne révise pas ses prétentions. Car nous ne sommes plus dans le mensonge qui a prévalu avant et au cours de la Troisième Guerre du Golfe, contre le régime de Saddam Hussein, en 2003, avec cette histoire d’armes de destruction massive, un mensonge en partie responsable de nos tergiversations envers l’Iran. Les opinions publiques sont désabusées tant il est vrai qu’à force de crier au loup... Les rapports de L’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) doivent pourtant être pris au sérieux. Le tout dernier rapport, très attendu, date du 8 novembre 2011 ; il est plutôt inquiétant.



Je ne souhaite pourtant pas cette guerre, et pour deux raisons. Tout d’abord, parce que la guerre n’est a priori jamais souhaitable ; mais aussi, et plus précisément, parce qu’une guerre contre l’Iran risquerait de nous aliéner un peuple avec lequel nous pourrions nous entendre. Je l’ai écrit sur plusieurs fils de discussion, et je ne m’en cache pas, je tiens les Iraniens pour plus «intelligents» que les Arabes. Et je n’ignore pas que ma sympathie pour le peuple iranien est teintée de romantisme. Il reste toutefois que le passé pré-islamique de l’Iran est immense et que ce pays est le berceau de religions et d’écoles de pensée qui ont innervé le monde. C’est aussi le pays où, d’après la tradition, nous vient le jeu d’échec. Mais voilà, un régime — le régime des mollahs — s’est enkysté dans le pays, à la faveur de cette longue guerre Irak-Iran (septembre 1980 - août 1988) au cours de laquelle le cancer idéologique a essaimé partout, dans les forces armées notamment. L’armée régulière s’est vue doublée par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (les Pasdarans), à la solde du régime et son principal garant. A présent, le peuple iranien est pris en otage. Les Arabes quant à eux n’ont que les régimes qu’ils méritent. C’est pourquoi je juge désastreuses la guerre en Irak (2003) et la guerre en Libye (2011). Respectons les Arabes, c’est-à-dire : saluons-nous de loin !



Le constat est aujourd’hui terrifiant. Comment en finir avec ce régime tout en épargnant le peuple ? Il y a les sites du programme nucléaire, il y a aussi l’appareil politique et ces noirs mollahs. Comment les pulvériser ? Comment aider ce pays jeune (70 % de la population a moins de trente ans) à en finir avec ces chancres ? Non seulement les principaux sites liés au programme nucléaire sont très profondément enfouis mais nombre d’entre eux sont implantés à côté de zones densément peuplées. Certains groupes et certains États ont compris tous les avantages que peut donner l’usage du «bouclier humain».



L’Arabie saoudite a peur. L’Iran est devenu son cauchemar. Elle serait même prête à faire celle qui n’a rien vu si l’aviation israélienne venait à survoler son territoire pour aller frapper des sites iraniens liés au programme nucléaire. Fort bien ; mais on connaît la suite. Une fois le danger (momentanément) écarté, la propagande anti-israélienne reprendra de plus belle, activée en sous-main par la dynastie pétrolière saoudienne dont une partie des rentes active en sous-main des groupes radicaux wahhabites et salafistes, pour ne citer qu’eux. Le danger iranien est certes aigu, le danger qu’active discrètement et continuellement l’Arabie saoudite — notre partenaire pour cause de pétrole — n’est pas moindre. Et dire que nous sommes toujours emberlificotés dans des histoires de pétrole ! Et dire que notre argent sert à financer le lobby saoudien qui sans lui n’aurait jamais quitté les sables du désert ! Quand nous détacherons-nous de cette engeance qui se trouve par ailleurs être la gardienne des lieux saints du sunnisme ? Écraser l’Iran pour préserver l’Arabie saoudite, la belle affaire ! C’est reculer pour mieux sauter. C’est aller de Charybde en Scylla. Reste que j’ai plus d’admiration pour les Iraniens que pour les Arabes. Mais c’est mon problème me fera-t-on obligeamment remarquer et à raison.



On me dit qu’il y a des Musulmans modérés, pacifiques et j’en passe. C’est vrai. Je ne vais pas faire de chaque Musulman un monstre avec le couteau entre les dents, comme le bolchévique d’antan qui terrorisait le bourgeois. Mais tout de même, pour celui qui a lu attentivement le Coran, ce livre «révélé» n’est pas seulement mais est aussi une réserve de haine et d’appel au meurtre qui peuvent être activés à tout moment, si besoin est. J’admets sans discuter que bien des Musulmans ne veulent que la paix et une vie décente pour eux et leurs familles. Mais les choses ont connu ces dernières années une accélération dramatique. La réserve de haine que contient le Coran est toujours plus activée, et les appels au meurtre se multiplient.



L’antisémitisme/antisionisme qui reste chez nous un monstrueux terreau favorise les manœuvres arabes. Les Arabo-musulmans ont notamment compris tous les bénéfices — toutes les rentes — qu’ils pouvaient retirer de la cause palestinienne. Je signale une fois encore que les produits de l’antisémitisme sont autrement plus élaborés chez nous que chez eux ; c’est pourquoi ils viennent volontiers faire leurs courses chez nous.



L’islam a l’avantage de la simplicité. Une religion qui s’adresse aux masses doit être simple pour espérer subjuguer, tantôt par la persuasion tantôt par la violence. L’islam fond dans un même moule le politique et le religieux : d’où sa force mais aussi sa faiblesse. Il favorise les comportements routiniers : il est donc prévisible.



Mais pour l’heure, comment écraser ce régime de chancres qu’est le régime des mollahs sans s’aliéner cette majorité du peuple iranien qui souffre par la faute de ce régime ? Par ailleurs, les Iraniens sont très nationalistes ; aussi les frappes pourraient-elles souder le peuple et un régime honni.



J’aimerais le scénario d’une entente entre Juifs et Perses, entre deux antiques peuples, au détriment des Arabes, moins doués, moins «intelligents». Les Iraniens cherchent-ils à pousser Israël à la faute ? On le dit. Je ne sais pas. Mais je sais qu’Israël a trouvé avec les Iraniens l’ennemi intelligent. Je me plais à penser que cette période de tous les dangers pourrait inaugurer une période d’amitié et de coopération entre deux pays capables de se regarder les yeux dans les yeux. Mon romantisme me jouerait-il des tours ? Mon romantisme me jouera-t-il des tours ? Je ne sais pas. Mon attention au substrat — la très antique histoire des Juifs et des Perses — m’emplit volontiers d’espoir sur le long terme, ce qui m’aide à surmonter un trop fréquent désespoir sur le court terme.



Un dernier mot. Si guerre il doit y avoir, je souhaite le plus de mal possible à celui qui attaque Israël et, en conséquence, le moins de mal possible à Israël. Mes considérations teintées de romantisme ne servent pas de paravent à des sentiments «inavouables». Que le pays qui se mette en tête d’attaquer Israël subisse des destructions telles qu’il en tremble sur cinq générations, au moins !



En lien, sur You Tube, «Le dessous des cartes» de Jean-Christophe Victor : «2012 : la prochaine guerre mondiale débutera en Iran ?» :
http://www.youtube.com/watch?v=Pzw7sRzHcok


Le point de vue de Maurice-Ruben Hayoun, dans son article «Israël-Iran» du 12-11-2011», sur son blog, remet en quelque sorte les pendules à l’heure :
http://mrhayoun.blog.tdg.ch/archive/2011/11/12/israel-et-l-iran.html