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SOMBRE AVENIR POUR LES CHRETIENS ARABES

MessagePublié: Septembre 8th, 2011, 3:28 pm
par Nina
Par Raphaël Delpard



Si, comme cela semble vraisemblable, le vote à l’Onu déclarant la création de l’Etat palestinien passe la rampe, nous savons dans quelle situation va se trouver Israël. Des meutes d’abrutis bavant du Juif se jetteront sur les frontières et tenteront de pénétrer sur le territoire souverain de l’Etat hébreu. Tous les observateurs éclairés savent de quelle manière la presse occidentale présentera les assauts. Avec des larmes et des trémolos dans la gorge : « Israël n’a jamais voulu faire la paix et laisser revenir chez eux ceux que les Juifs ont chassés de leurs maisons et de leur terre. Israël est totalement responsable de la situation. ».



Si la situation est en effet telle que je viens de la décrire en quelques mots, ce sera le triomphe de la manipulation, du mensonge et de la haine. Le Quai d’Orsay pourra savourer sa victoire sur l’Etat hébreu et les Juifs en général, et avec lui, la gauche française et européenne.



Les Juifs dans le monde, et plus particulièrement en Europe, ne seront plus en sécurité, les islamo-nazis, confortés par le vote leur tenant licence de tuer, pourront éliminer autant de Juifs qu’ils en auront envie. Et nous assisterons à des incendies de synagogues à répétition, des violences faites aux femmes et aux enfants, des mises à sac de magasins juifs, restaurants, etc.



Aucune autorité n’arrêtera leur bras meurtrier. Un nouvel holocauste sera en marche, dont la forme et le fonctionnement nous sont encore inconnus. La Nuit de Cristal, au mois de novembre 1938 en Allemagne nazie, comparée à ce qui risque de se produire, aura été une promenade de santé.



A ce noir tableau, il en est un autre qu’il est important d’évoquer : celui de la situation des chrétiens palestiniens dans le futur l’Etat.



L’apparition des Territoires palestiniens parmi les pays où les chrétiens sont les plus persécutés pourrait constituer une surprise ; voilà pourtant vingt ans que les observateurs voient leur situation s’y dégrader d’une manière constante.



Tous les témoins qu’il m’a été donné de rencontrer pour les besoins de mon enquête sur la persécution des chrétiens aujourd’hui dans le monde [1], s’accordent pour distinguer deux périodes : avant et après les accords d’Oslo.



Avant les accords, les chrétiens palestiniens étaient placés sous la juridiction des tribunaux israéliens. L’Etat hébreu veillait, dans les Territoires, à un juste équilibre entre toutes les communautés religieuses relevant de son administration ; les heurts étaient quasi inexistants.



Au moment de la création de l’Autorité palestinienne, en 1994, Yasser Arafat n’a pas su mettre en place un statut clair concernant les minorités, ce qui fait que la charia règle toujours la vie des Palestiniens, quelle que soit leur identité religieuse. Il en résulte que les chrétiens n’ont pas de statut légal et vivent sous une citoyenneté imparfaite ; seules comptent les décisions prises par les Palestiniens musulmans.



L’ex-Raïs palestinien porte une écrasante responsabilité dans le rejet des chrétiens de la société palestinienne, comme le montrent les faits suivants.



Lors de sa prise de pouvoir, Yasser Arafat trace les frontières municipales de Bethléem et de sa banlieue, en y incluant les camps de réfugiés de Delaisheh, El-Ayada et El-Azehs. Ce sont, au total, trente mille nouveaux citoyens qui sont brusquement rattachés à la ville. Il leur ajoute encore des milliers de personnes, membres de la tribu bédouine Ta’amarah.



L’équilibre démographique s’en trouve forcément perturbé. Les chrétiens, qui étaient majoritaires, se retrouvent minoritaires du jour au lendemain. De facto, les décisions municipales sont également biaisées, au détriment des chrétiens, réduits à leur plus simple expression ; c’est-à-dire à pas grand-chose : ils ne peuvent pas s’opposer aux propositions des musulmans.


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Le monde musulman



Neuf membres du Conseil municipal démissionnent en signe de protestation contre les pressions qu’ils subissent : on leur demandait notamment d’approuver des projets de construction d’immeubles exclusivement destinés aux musulmans.



Les nouveaux arrivants dans la ville jettent leur dévolu sur les commerces ceinturant la basilique de la Nativité, où se pressent, tout au long de l’année, des milliers de touristes. Aussi loin qu’il est possible de remonter dans le passé, que ce soit sous la tutelle ottomane, anglaise, égyptienne, française ou israélienne, on note que les commerces autour des lieux célébrant la naissance du Christ ont toujours été chrétiens, ce qui semble à priori logique.



Pas une action visant à déloger les commerçants chrétiens n’aura été oubliée. Tout y est passé : intimidation verbale, puis physique, enlèvement du propriétaire, séances de torture, viol de leur fille ou de leur femme, incendie du local. Mis au courant, Yasser Arafat n’interviendra jamais pour mettre un terme aux exactions.



Les chrétiens sont également victimes du boycott systématique et de l’extorsion de fonds. Le propriétaire de l’hôtel Paradis, proche de la place de la Nativité, et partiellement détruit lors des affrontements entre Palestiniens et Israéliens, demande un prêt à la banque. L’établissement financier qui est dirigé par des musulmans refuse de lui venir en aide, justifiant son refus par un motif clairement énoncé : « Il est chrétien ».



Justus Reid Weiner, Docteur en droit de l’université de Berkeley (Californie), dans la monographie qu’il a écrite relatant la situation des chrétiens dans les Territoires, évoque le rapport de William Murray, membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qu’il a interviewé le 11 février 2003 : « Je connais beaucoup d’hommes d’affaires victimes de l’extorsion de fonds. Nombre d’entre eux - près de 90% - ont cessé toute activité. Des vendeurs chrétiens près de la basilique de la Nativité ont été contraints de verser de l’argent pour être protégés, s’ils voulaient continuer d’exercer… Les chantages et les extorsions sont bien entendu payés en espèces. ».



Gare à ceux qui font de la résistance en refusant de s’acquitter de la somme qui leur est réclamée, car après les menaces, survient généralement leur exécution. Dans le Jerusalem Post du 7 octobre 2002, le journaliste palestinien Khaled Abu Toameh raconte l’histoire du propriétaire d’un café situé place de la Nativité, qui refusa, pendant des mois, de verser les fonds que cherchait à lui extorquer un des membres de la Brigade des martyrs d’al-Aqsa. Le cafetier fut d’abord accusé publiquement d’être un collaborateur de l’ennemi sioniste – ce qui est l’injure suprême – et, comme il ne réagissait pas, un terroriste lui tira une balle dans un œil. Par bonheur il fut défiguré mais ne perdit pas la vie. Il dut cependant quitter la ville où il vivait depuis plus de trente ans.



En 1990, les chrétiens composaient 60% de la population de Bethléem ; en 2001, la proportion descendit à 20%, et de nos jours, elle n’atteint pas 1% ! On peut dire que l’Autorité palestinienne a vidé Bethléem des chrétiens palestiniens ; nous sommes en présence d’un authentique nettoyage ethnique, qui plus est, dans la ville-berceau du christianisme.



Les chrétiennes également subissent de plein fouet les transformations ayant suivi les accords d’Oslo. Avant 1994, une femme pouvait aller dans la rue et porter un chemisier à manches courtes, raisonnablement décolleté, sans être agressée, insultée ni battue.



Dans sa monographie, Justus Reid Weiner raconte une anecdote qui mérite d’être rapportée. En 1997, dans un village nommé Beit Sahour, un militant islamiste tenta d’imposer un code de l’habillement à l’usage des femmes palestiniennes chrétiennes. Deux cents chrétiennes allèrent manifester leur mécontentement au poste de police, accompagnées de leur mari ou d’un membre de leur famille. Une bagarre éclata entre les musulmans et les manifestants hommes et femmes. Les chrétiens furent condamnés par un tribunal et durent payer des amendes.



En dehors de cette histoire, l’imposition des codes d’habillement s’est accrue depuis 1994, tant en Judée–Samarie que dans la Bande de Gaza, si bien que les familles chrétiennes palestiniennes ont fini par demander aux jeunes filles et aux mères de se vêtir comme les musulmanes ; beaucoup d’entre elles y ont consenti, ne serait-ce que pour ne plus être harcelées dans la rue.



De nos jours, dans les Territoires palestiniens, le seul fait de porter une croix en pendentif attire des regards de haine. « Je ne peux pas aller seule dans la rue, mais avant – l’arrivée de l’Autorité palestinienne -, je pouvais aller travailler la nuit sans problème », déclare une jeune Palestinienne, dont je ne peux révéler le nom pas mesure de sécurité.



De la même manière, le harcèlement sexuel s’est considérablement développé depuis que l’Autorité contrôle les Territoires. Auparavant, jamais les hommes – du moins dans les lieux publics – ne se seraient permis des gestes déplacés ou agressifs. Maintenant, les musulmans agissent en toute liberté, sachant qu’ils ne seront pas poursuivis, les tribunaux absolvant les violeurs, même si contre eux les preuves sont accablantes. Les chrétiennes n’osent plus s’éloigner de leur domicile, elles finissent par se sentir prisonnières dans leur maison.



Le viol, dans les pays où l’islam est la religion d’Etat, n’est pas forcément considéré comme un délit. Nous pouvons constater qu’au Moyen-Orient et dans certaines régions d’Asie, il est sujet, dans les tribunaux, à une procédure extraordinaire :



Les victimes doivent apporter la preuve qu’elles n’étaient pas consentantes. Dans un rapport initié par Amnesty International en 1995, nous trouvons cette remarque qui en dit long sur l’attitude des tribunaux musulmans : « Si la femme ne parvient pas à prouver qu’elle n’était pas consentante, le tribunal peut la déclarer coupable de Zina (relations sexuelles hors mariage). Elle est alors passible d’une peine de prison, d’une séance de flagellation, et peut aussi être exécutée (par décapitation en place publique, en Arabie Saoudite, par exemple).



Sous l’Autorité palestinienne, les chrétiens n’ont pas les mêmes recours que les musulmans devant les tribunaux, ni devant la police. Il est courant d’entendre dire de la bouche des chrétiens palestiniens, que : « L’on peut faire du tort à un membre d’une famille chrétienne sans risque de se faire attaquer par trois cents personnes ».



Un groupe non officiel agissant dans les Territoires s’est donné pour mission de protéger les filles musulmanes dans la rue. La réciproque n’existe pas pour les chrétiennes, et, de toute façon, si elle existait, un tel groupe ne serait pas autorisé à agir.



Un jour de juin 2001, des musulmans entraînent de force une chrétienne et l’emmènent en voiture dans un camp de réfugiés pour la violer. Des chrétiens assistent à l’enlèvement, s’interposent et luttent contre les agresseurs. L’un d’entre eux est blessé, les chrétiens sont arrêtés, le tribunal les condamne à une semaine de prison, assortie d’une amende qui servira à payer les soins du blessé. Les kidnappeurs de la chrétienne ne se voient infliger aucune condamnation.



Depuis des années, des Palestiniens se distinguent pas une dérive surprenante ; on m’a dit qu’en France des cas similaires auraient été repérés. On pourrait qualifier cette spécialité de viol idéologique. Les bandes écument les rues à la recherche de chrétiennes, avec l’intention clairement revendiquée de les violer.



Leur entreprise vise à réduire la natalité de la population chrétienne palestinienne en salissant les femmes : quel homme, se disent-ils, chrétien y compris, accepterait de se marier avec une femme qui a été violée ? Le mari serait assurément la risée du voisinage.



Cette pratique est aussi une façon d’amener de plus en plus de femmes vers l’islam : une femme violée par des musulmans se voit contrainte, par la suite, d’épouser un musulman. Ce dernier ne manquera jamais de lui rappeler, tout au long de sa vie, qu’elle fut une femme « sale ». Les victimes qui désirent échapper à ces traitements n’ont d’autres choix que de garder le silence. Elles se comptent en milliers.



Les chrétiens palestiniens sont pris entre le marteau et l’enclume : ils font l’objet d’un double ostracisme. Les musulmans les considèrent comme des athées, car un Arabe ne peut être que musulman, et les Israéliens, comme des Arabes, autrement dit, comme des terroristes potentiels. Rappelons que les chrétiens d’Orient, et avec eux, bien entendu, les chrétiens palestiniens, ont été les fervents supporters de la cause palestinienne, investissant force et argent dans son combat. Ils sont aussi à l’initiative, par exemple, de la création du parti Baas.



A compter du 11 septembre 2001, avec l’attentat des tours jumelles à Manhattan, l’existence des chrétiens est devenue invivable dans les Territoires palestiniens. Considérés comme des alliés des Américains, des Juifs et des Occidentaux, ils sont devenus des croisés aux yeux des musulmans.



Pour atténuer les répercussions négatives de l’attentat dans le monde arabo-musulman, et retrouver une place dans la hiérarchie de la société palestinienne, les chrétiens ont défendu avec conviction le bien-fondé du principe de l’Intifada. L’adoption d’une telle position les contraignit, cependant, à se taire sur des sujets tels que le viol, ou à minimiser les agressions perpétrées contre les chrétiennes. Pourtant, leur attitude, que l’on peut éventuellement comprendre, ne les aida en rien ; au contraire, elle ne fit qu’accentuer leur dhimmitude par rapport au pouvoir musulman.



Le problème devient quasiment insoluble lorsqu’il s’agit de chrétiens protestants ou appartenant à une Eglise évangélique. Dans les Territoires, ces gens n’ont aucun statut au regard de la loi musulmane ; ils n’existent pas, ils sont transparents. Quant aux Arabes qui quittent l’Eglise catholique pour rejoindre les évangéliques, ils se mettent en danger de mort, mais ils l’étaient déjà en se séparant de l’islam (apostasie).



Le changement de statut les condamne à devenir des proscrits, des gens qui n’ont plus de place dans la société palestinienne. Or, sans attache physique à une Eglise reconnue, vous ne pouvez ni vous marier, ni être enterré, ni même manger. Les magasins d’alimentation tenus par des musulmans leur sont interdits. Lors de la distribution de nourriture par les ONG, les musulmans organisent un barrage de manière à empêcher les chrétiens d’approcher du camion.



Depuis la prise de contrôle de la Bande de Gaza en 2007 par le Hamas, la situation des chrétiens gazaouis palestiniens s’est détériorée à tel point qu’il est actuellement impossible de récupérer des informations sans que celles-ci soient filtrées. Les ONG sur place, ainsi que les associations caritatives chrétiennes ne communiquent plus, par crainte de mettre en danger les chrétiens. Rappelons que peu de temps après la prise de pouvoir du Hamas, le directeur de l’école chrétienne et le responsable de la librairie chrétienne de Gaza ont été assassinés.



Depuis notre rencontre, survenue alors que je m’étais rendu par deux fois à Gaza avec une mission humanitaire suédoise et italienne, j’avais l’habitude de m’entretenir avec un prêtre palestinien de l’Eglise latine, représentant pourtant les chrétiens palestiniens au sein de l’OLP ; il ne m’envoie plus de messages, et sa ligne de téléphone ne répond plus.





Source : Menapress.org