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LATIFA VUE PAR UN KAMEL ABDERRAHAMANI

MessagePublié: Avril 25th, 2022, 9:10 am
par Nina
Kamel Abderrahmani
23 avril, 11:12 ·

Latifa, sans romantisme !

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Pour peu qu'on analyse le personnage de Latifa avec la distance et la réflexion nécessaire, pour peu qu'on passe à la loupe les actions et les paroles de cette femme portée en modèle humaniste et anti-islamiste par les rêveurs de tous bords, et l'on verra que ses convictions ne sont pas différentes de celles qui animaient l'assassin de son fils.

Les chiens ne font pas des chats, dit le dicton, à raison, hélas – l'emploi du pluriel rattache ce proverbe aux us et coutumes d'un groupe social et non d'un individu isolé –, l’ADN du meurtrier qui s'est emparé de la vie du fils de Latifa, en clair, est la copie conforme de celui de la mère de la victime, nous ne voilons pas la face, n'en déplaise aux bonnes consciences qui veulent avec une simple épithète méliorative opposer les « bons » et les « mauvais » musulmans.

Enlevez les deux épithètes qui caractérisent l'un ou l'autre camp, et vous obtiendrez cet ADN, à savoir « musulman », à savoir des individus qui se réfèrent au même livre, le Coran, qui contient en son sein tous les ingrédients qui permettront à Mohamed Merah de passer à l'action, la haine au cœur, les armes à la main, la foi dans l'âme.

Je m'explique : Latifa a non seulement la même religion que le bourreau de son fils, mais elle a, en partie du moins, hélas, la même interprétation du Coran que les Merah et consorts, et, par extension, la même vision du monde que les sunnites dans leur globalité. Leur histoire commune envers les impies – chrétiens, juifs, athées – s'arrête seulement là où les lois de la République s'imposent avec autorité.

Regardons Latifa lors de la cérémonie officielle, regardons-la agir et dire : elle a demandé, eh ! oui, et ce sans que personne ne s'en émeuve, pour être en phase avec sa religion, que la dépouille de son fils ne puisse pas reposer aux côtés de celle de son collègue, et pour cause : ce dernier n’était pas musulman ! Son collègue Abel, en l'occurrence, était impur à ses yeux, il pouvait donc salir son tendre et chéri, et Merah l'aurait adoubée sur ce point !

En d'autres termes, Latifa n'est pas l'idiot utile des islamistes, comme certains veulent nous le faire croire, elle est islamiste, point, car elle se soumet sciemment au côté politique de l'islam qui régissait la vie sociale des musulmans : chrétiens et juifs sont considérés, en effet, comme impurs par les adeptes de la religion de Mahomet, et à ce titre il lui fallait séparer le corps de son fils de celui de son collègue non musulman, sans compter - ne l'oublions pas - le respect du voile islamique non seulement devant la dépouille de son fils au moment où celui-ci doit être inhumé, mais aussi devant les caméras de télévision, bref où qu'elle soit, et où qu'elle aille.

En résumé, l'Islam est un tout, il est à la fois politique, social, militaire et spirituel. Et il y a des musulmans capables de passer à l'acte, et, ce faisant, de respecter le volet politique de l'islam, et il y a ceux qui l'abolissent pour une durée indéterminée. La réappropriation des règles de l'Islam est contextuelle, leurs expressions guerrières en l'occurrence relèvent de la situation d'énonciation, pour preuve :

« D’après Abou Sa'id Al Khoudri (qu'Allah l'agrée), le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) a dit : Celui d'entre vous qui voit un mal, qu'il le change par sa main ! S'il ne peut pas alors par sa langue et s'il ne peut pas alors avec son cœur et ceci est le niveau le plus faible de la foi. (Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°49). » Ce hadith au final, place les musulmans dans une position de lutte perpétuelle et à des degrés différents, chacun selon ses capacités ! Autrement dit, le musulman par essence est dans la dimension politique de l'islam et le degré de son militantisme dépend en effet de ses capacités d'application : de la Taqqya à l'assassinat en passant par la séparation entre les morts et le voilement !

PS. Je compatis à sa douleur, mais elle ne doit pas instrumentaliser la mort de son fils afin de propager l'islamisme bénin (voilement, séparatisme...) au nom de " Merah ne représente pas l'islam". Oui, il ne représente pas l'islam, mais il a appliqué l'islam, car lui aussi considère les chrétiens et les juifs comme des êtres impurs.

Kamel Abderrahmani

Béjaïa le 23/04/2022